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INI et effets indésirables neuropsychiatriques : les données de Dat’AIDS

D'après Cuzin L et al. J Antimicrob Chemother 2019;74(3):754-60.

Cette étude réalisée à partir des données de la cohorte Dat’AIDS a analysé les causes d’arrêt des stratégies incluant un inhibiteur d’intégrase (INI). La cohorte Dat’AIDS collige prospectivement les données cliniques, biologiques et thérapeutiques des patients issus de 18 centres français. Au total, 21 375 patients ont été inclus entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2016, dont 11 620 ayant reçu un traitement par raltégravir (RAL), 6 274 par dolutégravir (DTG) et 3 421 par elvitégravir (EVG), avec un taux d’arrêt au cours de la période d’étude de 50,9 % (RAL), 20,2 % (EVG) et 12,5 % (DTG). L’arrivée sur le marché différée de ces 3 INI et la simplification du nombre de prises par jour (pour le raltégravir) expliquent en partie la grande différence de ces taux d’arrêt. Le taux d’arrêt pour effet indésirable neuropsychiatrique est de 1,7 % (RAL), 1,3% (EVG) et 2,7% (DTG). En analyse multivariée, le dolutégravir est significativement plus fréquemment associé à des arrêts de stratégie pour un effet indésirable neuropsychiatrique que le raltégravir (HR = 2,46 ; IC95 : 2,00-3,40 ; p < 0,0001) et que l’elvitégravir (HR = 2,27 ; IC95 : 1,63-3,17 ; p < 0,0001). En analyse multivariée, il n’a pas été observé d’association statistiquement significative entre la survenue d’effets indésirables neuropsychiatriques sous inhibiteurs d’intégrase et l’âge (p = 0,12) ou le sexe (p = 0,09) des patients. Le rôle favorisant d’une association avec l’abacavir n’était pas non plus significatif (alors qu’il avait été décrit dans d’autres études, en association avec le dolutégravir), mais ce résultat est à interpréter avec précaution, les 3 inhibiteurs d’intégrase n’étant pas associés en proportion comparable avec l’abacavir. En conclusion, dans cette importante cohorte française, en “vie réelle”, les effets indésirables neuropsychiatriques sous inhibiteurs d’intégrase sont rares et plus fréquents sous dolutégravir (2,7 %) que sous raltégravir et elvitégravir. Aucun facteur lié aux patients n’était significativement associé à leur survenue.


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