Si vous êtes congressistes assidus et fidèles lecteurs des Correspondances en Onco-Hématologie, il ne vous aura pas échappé que de plus en plus de travaux, parfois même des sessions entières, lui sont consacré… Mais de qui s’agit-il ? Pas de Sylvain Choquet bien sûr, même s’il est à l’origine de la proposition ! Il s’agit bien entendu de l’hématopoïèse clonale, de sa définition actuelle à ses différents petits noms, mais également des recommandations pour sa détection aux conséquences qui lui sont associées. Ayant bénéficié de sa propre étoile sur le “WHO-Boulevard” en 2022 et considérée par la plupart d’entre nous comme liée au vieillissement, l’hématopoïèse clonale est montrée comme une sorte d’antichambre – passage quasi obligatoire – du développement d’hémopathies myéloïdes et lymphoïdes. Mais devons-nous restreindre sa définition à cela ? Afin de vous convaincre du contraire, vous trouverez dans ce dossier une mise à jour de ce que nous savons, ou de ce que nous suspectons, de la physiopathologie de l’hématopoïèse clonale. Une fois définie et cernée, nous proposons de poursuivre son étude en réalisant une synthèse des connaissances acquises en termes de conséquences sur le système cardiovasculaire, bien sûr, et surtout au-delà avec, comme vous le découvrirez peut-être, des retentissements sur bien d’autres tissus que sur notre passionnante hématopoïèse. Nous résumons également ce que sa présence peut impliquer dans la prise en charge clinique avec des scores pronostiques cherchant à prédire l’apparition d’une hémopathie, et le développement de possibles pistes thérapeutiques, assurément encore balbutiantes dans ce domaine. Alors que les conséquences de la présence d’une hématopoïèse sont de mieux en mieux comprises, que savons-nous des causes de son apparition ? Au départ, il y a bien sûr une “erreur” qui se produit au niveau de l’ADN et nous en présentons les principaux mécanismes même si, soyons honnêtes, il nous manque encore quelques pièces pour finir ce puzzle ! À part l’acquisition de mutations au cours du vieillissement normal, existe-t-il des situations “à risque” ou sommes‑nous prédisposés à acquérir ces anomalies ? Il existe bien entendu quelques pistes et même s’il semble assez facile (en 2025 !) de ne pas avoir à faire de voyage dans l’espace, il reste tant de choses à mettre au jour pour découvrir les origines réelles de l’hématopoïèse clonale. Enfin, et pour rester dans l’image de l’antichambre, nous évoquons également la prédisposition au cancer avec un focus très complet sur la prédisposition génétique aux hémopathies myéloïdes. Bien entendu, vous pourrez profiter de la rubrique “Raconté à Juliette” et faire connaissance avec la “famille G” qui, bien malgré elle, a servi de modèle à de nombreuses découvertes et concepts. Bonne lecture !

