Dossier

Gliomes infiltrants de l'enfant

Mis en ligne le
27 mars 2016
Auteurs
  • Dr Claude-Alain MAURAGE
  • Dr Florence RENAUD
  • Dr Arnault TAUZIÈDE-ESPARIAT
  • Dr Pascale VARLET
  • Les gliomes malins de l'enfant représentent 16 % des tumeurs cérébrales pédiatriques, soit la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente. Ces tumeurs, très souvent de novo (à la différence de celles des adultes), sont de pronostic très défavorable et demeurent le plus grand défi thérapeutique en neuro-oncologie pédiatrique. Morphologiquement identiques aux gliomes de l'adulte, les gliomes de l'enfant étaient jusqu'à présent sous-typés et gradés selon les mêmes critères . Cependant, comme la découverte des mutations des gènes IDH a révolutionné le diagnostic des gliomes diffus de l'adulte, permettant de poser les nouvelles bases d'une classification histomoléculaire (cf. “Gliomes diffus de l'adulte”, p. 8 ), la découverte des mutations des gènes des histones dans les gliomes malins pédiatriques engendre de profondes modifications de classifications, ainsi que l'émergence de nouveaux biomarqueurs spécifiques. Ces nouveaux outils diagnostiques qui ciblent les gènes codant les histones facilitent donc le travail du pathologiste, auparavant confronté à des diagnostics différentiels très délicats, en particulier ceux des gliomes et tumeurs glioneuronales circonscrites fréquentes en pathologie pédiatrique (cf. “Gliomes et tumeurs glioneuronales circonscrites”, p. 20). Trois groupes de gliomes malins doivent donc être maintenant distingués : celui des gliomes diffus de la ligne médiane, caractérisés par les mutations K27M des histones H3, et les gliomes hémisphériques secondaires ou non aux mutations G34R/V de ces mêmes histones. Nous traiterons successivement de ces 2 groupes tumoraux en commençant par la description des mutations des histones.
Les mutations somatiques, spécifiques et mutuellement exclusives des gènes H3F3A (codant pour l'histone H3.3 ) et HIST1H3B (codant pour l'histone H3.1 ) ont été identifiées en 2012 et sont présentes dans 60 à plus de 90 % des gliomes infiltrants du tronc cérébral (DIPG [Diffuse Intrinsic Pontine Gliomas], des gliomes de la moelle et, dans une moindre proportion, des gliomes thalamiques (60 %). Les histones sont des protéines nucléaires, organisées en octamères sur lesquelles s'enroule l'ADN formant ainsi un nucléosome. Cinq classes d'histones sont…

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