Le cancer pulmonaire demeure un défi majeur de santé publique. Il reste la première cause de mortalité par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme, avec une incidence stable chez les hommes ces dernières décennies, mais en nette progression chez les femmes.
Si le tabagisme constitue le principal facteur de risque, d’autres éléments environnementaux jouent un rôle déterminant dans l’étiologie de cette pathologie. Malgré un recul du tabagisme dans certaines populations, il persiste à un niveau préoccupant, marqué par des disparités sociales et l’émergence de nouvelles formes de consommation : cigarette électronique, tabac chauffé, “puffs”, etc. Ces évolutions nécessitent une adaptation des stratégies de prévention et des réglementations.
Par ailleurs, les facteurs environnementaux sont désormais bien documentés dans la survenue du cancer pulmonaire. La pollution atmosphérique, en particulier les particules fines, représente une menace significative. Le milieu professionnel est également un terrain à risque, avec des expositions prolongées à des substances reconnues comme cancérogènes, telles que l’amiante, la silice ou les fumées de soudure. La reconnaissance et la prévention de ces expositions professionnelles restent essentielles.
Au-delà de ces facteurs externes, des paramètres individuels et comportementaux, notamment la prédisposition génétique, le mode de vie et l’alimentation, ouvrent de nouvelles perspectives de recherche et de prévention.
Si la réduction des facteurs de risque est un levier essentiel dans la lutte contre le cancer pulmonaire, l’amélioration du diagnostic précoce constitue un enjeu tout aussi déterminant. Le dépistage bénéficie d’un niveau de preuve élevé, et la mise en place du programme national d’expérimentation pourrait permettre de confirmer ce bénéfice dans notre population et de répondre aux nombreuses questions encore en suspens. En revanche, l’optimisation de la prise en charge des nodules pulmonaires découverts fortuitement reste encore trop peu étudiée, mais semble prometteuse et complémentaire au dépistage.
Nous explorons dans ce dossier ces enjeux majeurs en apportant des éléments de réflexion sur les facteurs de risque du cancer pulmonaire et les défis du diagnostic précoce.

