Ce dossier “Voyage au cœur des infections hépatiques” fait le point sur certains tropismes des agents infectieux sur le foie. L’article d’Emma Oliosi met en exergue la présentation parfois particulièrement bruyante de sepsis, ou la survenue d’abcès hépatiques (deuxième cause derrière Escherichia coli) liés à des souches hypervirulentes de Klebsiella pneumoniae. Paradoxalement, ces abcès sont volontiers monomicrobiens, au contraire des infections à Klebsiella spp. ou Escherichia coli.
Heureusement, à l’heure actuelle, ces souches restent dans la majorité des cas sensibles aux C3G.
Autrefois “réservées à la médecine tropicale”, les parasitoses hépatiques connaissent aujourd’hui une diffusion croissante, y compris en Europe, en partie liée au changement climatique, comme le montre l’article de Mélanie Cresta et Valérie Pourcher.
Les présentations sont polymorphes, allant de l’amibiase hépatique aiguë aux lésions kystiques chroniques non fébriles des échinococcoses, sans oublier les leishmanioses, la bilharziose, etc.
En l’absence de vaccination ou de traitement prophylactique, la consultation de médecine des voyages avant un séjour prend toute son importance pour rappeler les règles d’hygiène.
L’hépatite aiguë fébrile, situation clinique fréquente, peut malheureusement évoluer vers une insuffisance hépatique aiguë mortelle. La synthèse pratique rappelée par Quentin Richier ne doit pas faire oublier une fois encore la nécessité d’une approche préventive (vaccination, hépatite A, hépatite B, prévention du paludisme, de la typhoïde, etc.).
Enfin, l’adaptation des antibiotiques chez les insuffisants hépatiques peut se révéler complexe car, contrairement aux données assez nombreuses et standardisées chez l’insuffisant rénal, celles-ci sont éparses en cas d’insuffisance hépatique. L’article de Florian Lemaitre fait le point sur le sujet.
Bonne lecture !

