Les inhibiteurs de JAK (filgotinib, upadacitinib, tofacitinib) ont été les premières molécules orales faisant partie de la catégorie des “thérapies avancées”. Le potentiel risque cardiovasculaire et thrombotique chez les patients atteints de MICI nous a poussés à nous replonger dans nos études de médecine et à nous intéresser de nouveau à une spécialité avec laquelle nous interagissions de moins de moins, à l’ère des biothérapies. Seule la prescription d’une héparinothérapie prophylactique chez les patients hospitalisés atteints de MICI était entrée dans notre pratique depuis des décennies. Nous avions oublié que les MICI sont des maladies systémiques et que les complications cardiovasculaires et thrombotiques sont classiques au cours de leur histoire naturelle. Que faire pour prévenir ce risque chez les patients ayant une MICI et commençant un traitement par inhibiteur de JAK ? Vered Abitbol nous prodigue des conseils précieux et très pratiques. La 2e classe de molécules orales bénéficiant du terme “thérapies avancées” est constituée des modulateurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P) (seul l’étrasimod est remboursé en France).
Le bilan préthérapeutique et au cours du traitement paraît compliqué ? En réalité, tout ce qui est nouveau suscite toujours des réticences. Comme vous le verrez, Léa Sequier vous fournit un guide pratique très simple à suivre, montrant que la surveillance avant et pendant un traitement par S1P ne peut représenter un frein à leur utilisation. Xavier Hébuterne possède une expérience unique dans la prise en charge des patients atteints de MICI ; qui est donc mieux placé que lui pour nous parler du recours aux anti-TNF en 2025 dans le traitement de ces patients ? Selon les conditions de remboursement en France, ils représentent la 1re ligne de traitement de la maladie de Crohn, en l’absence de contre-indication. Dans la rectocolite hémorragique, les choses bougent ! Pourra‑t-on un jour envisager même une prise en charge de ces patients sans passer par un anti-TNF ? Je vous laisse le soin de lire la vision de Xavier sur ce sujet. Le positionnement des anti-TNF dans la prise en charge des patients atteints de MICI évolue. Il en est de même pour le védolizumab, comme le rappelle David Laharie. En relative perte de vitesse dans la maladie de Crohn, les données provenant de l’essai clinique randomisé REPREVIO, montrant l’efficacité du védolizumab dans cette maladie, permettent de repositionner cette molécule dans notre arsenal thérapeutique.
Dans la rectocolite hémorragique, les données de l’essai clinique EARNEST sont les premières à générer un haut niveau de preuve dans la pochite. Si les données préliminaires de l’essai du GETAID EFFICACI se confirment, ces 3 essais cliniques randomisés apporteront un nouvel éclairage sur les indications du védolizumab dans le traitement des MICI. Les inhibiteurs de l’interleukine 23 (anti-IL23) sont enfin remboursés dans les MICI : depuis quelques semaines, le risankizumab est remboursé en France dans la maladie de Crohn réfractaire et en échec des anti-TNF. Trois anti‑IL23 sont développés dans les MICI : le risankizumab, le mirikizumab et le guselkumab. Où en est-on de leur remboursement et de leurs indications chez ces patients en France ? Mathurin Fumery fait le point sur la situation présente et ce qui nous attend dans les prochaines semaines. La prise en charge purement médicamenteuse ayant ses limites, elle n’a toujours pas permis d’entrevoir la guérison. Les approches non pharmacologiques visant à améliorer notre environnement, telles que le sommeil, l’alimentation et l’activité physique pourraient contribuer à briser le plafond de verre en termes d’efficacité des thérapies avancées en association à ces dernières. Or, ces interventions complexes doivent être standardisées, tout en continuant à être évaluées dans des essais cliniques randomisés. Yoram Bouhnik nous informe sur l’état actuel des connaissances et ce qu’il reste à faire dans ce domaine avant de les mettre en place systématiquement dans notre pratique clinique.
Bonne lecture !

