Le dossier de ce numéro de La Lettre du Sénologue est consacré aux pathologies de la plaque aréolomamelonnaire (PAM). Les affections au niveau du sein sont toujours anxiogènes pour les femmes, d’autant que certaines manifestations peuvent être très douloureuses et de survenue brutale. Le mamelon est par ailleurs fortement investi du fait de sa fonction nourricière et en tant que zone érogène. Certaines femmes préfèrent qu’il soit visible sous leur t-shirt, d’autres souhaitent traiter un mamelon ombiliqué ou corriger le volume de leurs mamelons qu’elles jugent trop important.
Les pathologies de la PAM sont diverses, elles regroupent des lésions bénignes, malignes ; certaines relèvent de la dermatologie, d’autres de pathologies inflammatoires, voire infectieuses. Elles peuvent être strictement limitées à la plaque aréolomamelonnaire, d’autres s’y extériorisent et s’accompagner de lésions de la glande mammaire. Ce dossier aborde ces différentes entités qui laissent parfois le clinicien désarmé, d’autant que les traitements ne sont pas toujours parfaitement codifiés.
Comme toujours, l’anatomopathologie est essentielle, et l’article de Léonie Alran de l’institut Bergonié de Bordeaux fait un point remarquable sur le sujet. Il n’est pas toujours évident de choisir entre les différentes modalités d’imagerie. Si la mammographie reste l’examen de référence, Delphine Geffroy de l’institut de cancérologie de l’Ouest nous explique les examens complémentaires (échographie, IRM, angiomammographie, etc.) et dans quels cas il convient de les proposer, illustrant son propos par une iconographie très riche. Florence Ledoux du sénopôle de l’hôpital Saint-Louis à Paris a eu la lourde tâche de reprendre les différentes lésions cliniques et de dresser un panorama des principales entités ainsi que de leur prise en charge. Il m’a semblé important de consacrer un article spécifique à la maladie de Paget, même si elle est abordée, fort logiquement, dans la majorité des articles de ce numéro de La Lettre du Sénologue. Il s’agit en effet de la principale atteinte cancéreuse s’extériorisant au niveau de la PAM, et une sensibilisation des soignants sur ce sujet est essentielle pour éviter les retards au diagnostic et à la prise en charge encore trop fréquents. Juliette Fraisse du CHU et de l’oncopole de Toulouse fait le point sur les indications chirurgicales et leurs modalités : la pamectomie et ses différentes voies d’abord, les modalités de reconstruction de la PAM. Elle traite également des corrections des malformations de la PAM (agénésie, hypotrophie, etc.). On l’aura compris, la PAM est essentielle dans l’image du sein. Emmanuelle Assouline de l’hôpital privé Marseille-Beauregard s’est confrontée à l’épineux problème des mastites inflammatoires, dont la prise en charge est particulièrement difficile et éprouvante pour les patientes, mais aussi pour leurs médecins, en raison des poussées itératives et des récidives. Enfin, Virginie Rigourd de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris se penche sur la prise en charge en 2025 de l’abcès du sein lors de l’allaitement. Après en avoir décrit les causes, elle propose une approche innovante, associant traitement médical, ponction échoguidée avec aspiration à l’aiguille et poursuite de l’allaitement.
En conclusion, ce dossier, qui me semble très riche, sera certainement d’une grande utilité pour les cliniciens.

