La prise en charge du cancer du sein a connu, au cours de la dernière décennie, une véritable révolution. L’émergence et l’accès à de nombreuses thérapeutiques innovantes ont profondément transformé les approches thérapeutiques. Toutefois, ces avancées s’accompagnent de nouveaux défis : la complexité croissante des schémas de prescription et la gestion parfois délicate des effets indésirables nécessitent une formation approfondie des prescripteurs, une sensibilisation accrue de l’ensemble du corps médical, ainsi qu’une éducation des patientes elles-mêmes afin de garantir une prise en charge sécurisée et optimale.
Ce nouveau numéro de La Lettre du Sénologue propose d’explorer ces thématiques, en s’ouvrant sur un bref résumé des principales nouveautés présentées lors du congrès ASCO® 2025 − particulièrement riche cette année en ce qui concerne l’oncologie mammaire −, puis en poursuivant par une série d’articles dédiés aux indications et aux toxicités des principales classes de traitements anticancéreux récemment intégrées à l’arsenal thérapeutique.
Le premier chapitre s’intéressera à l’immunothérapie, désormais bien établie dans la prise en charge des cancers du sein triple-négatifs, en phase néoadjuvante à partir du stade cT2 et/ou N1, ainsi qu’en première ligne métastatique pour les patientes présentant un statut PD-L1 positif (score CPS ≥ 10). À ce jour, l’immunothérapie n’a pas de place dans les cancers RH+/HER2− et HER2+.
Le deuxième chapitre sera consacré aux toxicités liées à l’immunothérapie : leur physiopathologie, leurs facteurs de gravité et les modalités de leur prise en charge seront détaillés, avec un accent particulier sur leur dépistage précoce et la reconnaissance des signes d’alerte.
Les deux chapitres suivants porteront sur les anticorps conjugués à des agents cytotoxiques (ADC) dans le cancer du sein métastatique. À ce jour, seuls deux d’entre eux disposent d’une autorisation de mise sur le marché : le sacituzumab govitécan et le trastuzumab déruxtécan. Leurs indications, leurs profils de toxicité et leur gestion seront abordés de manière pratique.
Enfin, trois derniers chapitres viendront clore ce dossier. Ils seront consacrés respectivement : aux inhibiteurs de PARP, utilisés chez les patientes ayant une mutation constitutionnelle des gènes BRCA1/2 ; aux nouvelles molécules ciblant le récepteur aux estrogènes − notamment les SERD (selective estrogen receptor degraders) oraux ; et aux traitements ciblant la voie PI3K-AKT-mTOR, qui s’imposent progressivement dans notre paysage thérapeutique, avec des effets indésirables spécifiques à bien connaître et à anticiper.
Très bonne lecture à toutes et à tous !

