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Bourgeon ombilical : nitrater ou pas ?


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Alain Bandelli s’interroge sur l’utilisation du crayon au nitrate d’argent pour traiter un bourgeon ombilical. Plusieurs confrères soulignent que ces bourgeons semblent de moins en moins fréquents. Pour Claire Duhaut, un simple nettoyage et une désinfection avec de la biseptine sont généralement suffisants. Elle évoque le risque d’introduire un métal lourd, probable perturbateur endocrinien, pour des raisons esthétiques, crainte partagée par Alain Quesney. Claire Duhaut précise en outre que les petits botryomycomes ombilicaux disparaissent spontanément avant 3 mois. Par ailleurs, en cas de persistance du conduit veineux, on voit clairement un liquide clair sourdre tout au long de la journée, ajoute-t-elle.

Petits rappels : pendant la grossesse, l’ombilic est la région de passage des canaux omphalomésentérique et allantoïdien dans le cordon ombilical reliant le fœtus au placenta maternel [2]. Le canal allantoïdien provenant de la vessie s’atrophie au 5e mois de grossesse et laisse place à un cordon fibreux de 5-10 cm de long, l’ouraque, qui relie l’ombilic à la vessie. Le canal omphalomésentérique régresse vers la 8-9e semaine de vie fœtale. À la naissance, le canal omphalomésentérique a disparu et le cordon ombilical se flétrit puis tombe en quelques jours. Sa persistance au-delà du 2mois de vie est considérée comme anormale. Le granulome pyogénique ou botryomycome est la première cause de tumeur ombilicale chez le nourrisson. Elle complique la cicatrisation du cordon à la faveur d’une infection locale. Le granulome pyogénique se présente sous la forme d’une tumeur rouge foncée, arrondie, du fond du nombril, séparée par un sillon de la peau saine et saignant facilement au contact. L’inefficacité des applications de nitrate d’argent doit faire remettre en cause le diagnostic et suspecter d’autres lésions, comme un polype ombilical (figure).  ●

FIGURES

Bourgeon ombilical : nitrater ou pas ? - Figure

Références

2. Kluger N. Dermatoses ombilicales et péri-ombilicales. Ann Dermatol Venereol 2014;141(3):224-35.


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M. Joras déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.