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Éditorial

Une histoire de dents… et d’attention


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J’ouvre mon groupe WhatsApp (qui, désormais, ne fait pas partie d’un groupe, que dis-je… de plusieurs groupes WhatsApp ?…) : à ma stupéfaction, mon collègue Victor demande s’il faut couper ou pas le reliquat d’un cordon – orné d’une dent prélactéale – chez un nouveau-né qu’il vient d’examiner en maternité. À peine la question posée, l’assemblée – d’ordinaire si discrète – s’enflamme : les uns prônent une abstention stricte, les autres suggèrent une section sous anesthésie générale par un chirurgien qualifié. Mais, avant même qu’une majorité (denrée rare, ces temps-ci !) n’émerge, le médecin référent annonce que le nouveau-né a tout simplement avalé sa dent, sans la moindre conséquence. L’évolution fut parfaitement favorable.

En cette rentrée, mordons dans cette pathologie dentaire trop méconnue de l’enfant et qui, pourtant, reste toujours la crainte des médecins. Cette grande oubliée de la santé pédiatrique est à la fois sentinelle et victime de notre mode de vie moderne. Entre le biberon de lait le soir (à l’origine du syndrome du “biberon sucré”), le brossage volontiers escamoté (“ce soir on est fatigués”), la carie dentaire (3e fléau mondial selon l’OMS), l’altération de l’émail dentaire avec stries (ou ligne de Heine), signe d’une maladie cœliaque, les fièvres trop souvent attribuées à tort à des poussées dentaires et les traumatismes [1](car oui, une trottinette lancée à pleine vitesse risque plus d’abîmer une incisive qu’une hanche), les conséquences peuvent avoir “la dent dure” ! Si la petite souris traverse encore les générations, c’est peut-être parce qu’elle a compris avant tout le monde que les dents comptent – au sens propre comme au sens figuré – et méritent toute notre attention.

De plus, un enfant qui ne sourit pas (honte malvenue), c’est une famille qui s’inquiète. La santé buccodentaire est donc aussi un enjeu sociétal. Un enfant gêné par sa dentition sourira moins, participera moins en classe, et pourra développer un sentiment d’exclusion. Jouons notre rôle de polarité positive et louons devant un retard d’éruption dentaire le beau sourire édenté du nourrisson, si attendrissant, malgré sa si mauvaise réputation à d’autres âges de la vie. Ce sourire, fait d’une bouche perlée de dents, vaut, au sens séméiologique du terme, bien plus qu’une belle photo de classe.

Le dentiste est également un acteur principal de soins de la petite enfance, et le travail en réseau est indispensable. Ce numéro permettra de sceller cette association de “bienfaiteurs”. Donc, plus question de serrer les dents ou d’avoir une humeur en dents de scie. Les dents nous rappellent la sagesse et nous permettent de travailler ensemble tout en mordant la vie… à pleine dents. ●

Références

Tinanoff N et al. Early childhood caries epidemiology, aetiology, risk assessment, societal burden, management, education, and policy: global perspective. Int J Paediatr Dent 2019;29(3):238-48.


Liens d'intérêt

M. Bellaïche et V. Charara déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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