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Asthme atypique ? Pensez aux manifestations pulmonaires à éosinophiles

D‘après Camille Taillé (Paris)

Les atteintes pulmonaires liées à l’éosinophile sont un groupe de pathologies variées, associées ou non à une hyperéosinophilie sanguine et liées à l’arrivée massive d’éosinophiles qui agressent l’épithélium bronchique (toux, hyperréactivité bronchique, fibrose). 

On peut les classer en 2 catégories (figure) :

  • avec infiltrat pulmonaire à éosinophiles, associé à une hyperéosinophilie sanguine > 2 000/mm3 ;
  • sans infiltrat pulmonaire, cas dans lequel l’éosinophilie sanguine est < 2 000/mm3.

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La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (EGPA)

L’asthme touche 90 % des EGPA et précède de 9 ans en moyenne le diagnostic. Il s’agit d’un asthme à début tardif, plutôt sévère et difficilement contrôlable. Une atopie est détectable dans moins de 30 % des cas.

L’asthme éosinophile (AE)

Le diagnostic repose sur un asthme associé à un taux d’éosinophiles > 3 % dans les crachats ou une éosinophilie sanguine > 300/mm3. L'AE concerne environ 30 % des patients asthmatiques.

Overlap

Il existe des formes de chevauchement, notamment entre l’EGPA et l’AE ou entre la pneumopathie chronique à éosinophiles et l’AE, formes de diagnostic difficile et qui doivent être prises en charge selon les recommandations du GINA. 

L’EGPA et l’AE ont en commun un asthme à début tardif, touchant moins les femmes, peu allergique et associé à une atteinte ORL.  Cependant, la présence d’une hyperéosinophilie sanguine > 2 000/mm3 et d’atteintes extrapulmonaires doit faire craindre une vascularite.

Toutes ces manifestations pulmonaires liées aux éosinophiles sont corticosensibles. Elles nécessitent souvent le maintien d’un traitement de fond par corticoïdes inhalés. Des anticorps monoclonaux anti-IL-5 (mépolizumab, benralizumab et reslizumab) sont une bonne alternative à visée d’épargne cortisonique. Les anti-IgE (omalizumab) sont à privilégier en cas d’asthme atopique, alors que l’AE est associé à une meilleure réponse aux anti-IL-5 (mépolizumab) [1]. Cependant, le taux d’éosinophiles avant traitement n’influence pas la réponse à l’omalizumab (2), traitement recommandé en cas d’asthme allergique persistant non contrôlé avec les corticoïdes inhalés et les bronchodilatateurs β-agonistes à longue durée d‘action.

Au final, un asthme atypique, tardif et corticorésistant doit faire recherche un asthme à éosinophiles.


Références

1. Ortega HG, Yancey SW, Mayer B et al. Severe eosinophilic asthma treated with mepolizumab stratified by baseline eosinophil thresholds: a secondary analysis of the DREAM and MENSA studies. Lancet Respir Med 2016;4(7):549-56. 

2. Magnan A, Bourdin A, Prazma CM et al. Treatment response with mepolizumab in severe eosinophilic asthma patients with previous omalizumab treatment. Allergy 2016;71(9):1335-44. 


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