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L’éosinophile dans les atteintes intestinales : une nouvelle voie thérapeutique

D‘après Monique Capron (Lille)

  • Les polynucléaires éosinophiles (PNE) sont des leucocytes fonctionnels qui partagent des fonctions effectrices, bénéfiques dans les parasitoses et délétères en cas d’allergies. Ces fonctions sont immunomodulatrices, antitumorales et inflammatoires. Les PNE expriment de multiples récepteurs de membrane, créant un lien entre immunité adaptative et innée. L’interleukine 5 (IL-5) participe à la prolifération et l’activation des PNE. Leurs fonctions sont médiées par le relargage, en phase d’activation, de granules cytoplasmiques spécifiques et la libération de différents médiateurs : cytokines, chimiokines et facteurs de croissance (figure 1)

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  • Les éosinophiles activés sont habituellement présents dans la muqueuse de l’estomac et de l’intestin, indépendamment d’une stimulation pathologique. Ils contribuent à l’homéostasie de la barrière intestinale.
    Les désordres gastro-intestinaux à éosinophiles (EGID) sont définis par l’apparition de symptômes digestifs à la suite de l’augmentation des éosinophiles dégranulés intramuqueux.
    Dans les EGID primaires, l’infiltration éosinophile pourrait correspondre à une dysfonction primaire des cellules.
    Les EGID secondaires font suite au recrutement d’éosinophiles consécutif à un infection parasitaire (helminthiase, par exemple), une réaction médicamenteuse, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), voire un reflux gastro-œsophagien. Dans les MICI, l’inflammation aiguë est associée à une augmentation des éosinophiles et à leur dégranulation dans les tissus inflammatoires. La participation des éosinophiles dans les défenses contre le pathogène ou leur rôle toxique n’ont pas été élucidés dans le modèle murin. Ces résultats ne sont pas superposables à ceux de l’homme, car une spécificité des éosinophiles existe pour chaque espèce. 


  • L’helminthothérapie a pour principe de réguler la réponse immunitaire par diminution de la réponse pro-inflammatoire et augmentation de la réponse anti-inflammatoire en utilisant une protéine parasitaire (figure 2). Des essais sont en cours avec les schistosomes, qui produisent une protéine immunorégulatrice P28GST utilisée dans les vaccins contre la bilharziose. Elle induit l’expression d’IL-5, d’IL-10 et d’IL-13 dans les modèles animaux et humains. Par l’activation des éosinophiles, elle induit une réponse anti-inflammatoire in vivo avec le remplacement de l’infiltration lymphocytaire par une infiltration éosinophile (mise en évidence d’une diminution de la colite). Cette protéine pourrait être un nouvel agent thérapeutique dans le traitement des MICI et d’autres maladies auto-immunes comme le psoriasis. Le produit est actuellement en cours de développement. 

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Au final, les PNE sont un acteur très original de l’inflammation, notamment digestive.


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