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La pré-polyarthrite rhumatoïde

D‘après Xavier Mariette (Le Kremlin-Bicêtre)

La pré-PR est un état durant lequel un patient est asymptomatique mais prédisposé à une polyarthrite rhumatoïde (PR) [figure]. La présence d’une immunité systémique “spécifique”, définie par les anticorps antipeptides citrullinés (ACPA), débute bien avant l’apparition de la PR (médiane : 7,5 ans). Les facteurs intervenant dans l’immunisation contre ces peptides citrullinés jusqu’au développement des signes cliniques et aux complications de la maladie sont la cible de nombreuses recherches.

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La génétique

L’épitope partagé dans le complexe majeur d’histocompatibilité de classe II est le principal facteur de risque génétique associé à la PR, mais également au taux d’ACPA (OR = 3). Il semble présenter spécifiquement les peptides citrullinés et, ainsi, entraîner leur immunisation. 

L’environnement

Le tabac augmente la citrullination des macrophages alvéolaires. Une étude récente a montré une augmentation du risque de PR en cas de tabagisme passif dans l’enfance (HR = 1,7) [2]. Il existe un lien fort entre parodontopathies et PR. Des bactéries en cause dans le développement de cette pathologie, fréquente chez l’adulte, notamment Porphyromonas gingivalis ou Aggregatibacter actinomycetemcomitans, sont associées à une augmentation de la citrullination par des mécanismes encore mal élucidés. 
Ainsi, des facteurs environnementaux sont responsables d’une augmentation des peptides citrullinés qui seront spécifiquement présentés aux lymphocytes T exprimant l’épitope partagé chez des patients génétiquement prédisposés et favoriseront la production d’ACPA (1).

Le traitement de la pré-PR

Ses résultats incitent à proposer un traitement préventif des patients à risque (présence d’ACPA et antécédents familiaux). Il repose sur des mesures non médicamenteuses telles qu’une bonne hygiène buccodentaire et l’éviction du tabagisme tant actif que passif (3). La mise en place immédiate d’un traitement dès les premiers symptômes articulaires (arthrites indifférenciées) chez ces patients produit des résultats encourageants. Le méthotrexate et le rituximab pourraient permettre de retarder le développement de la PR. Des études sont en cours avec l’abatacept (APPIPRA) et les probiotiques.

Au final, le concept de pré-PR émerge, avec des implications pathogéniques et peut-être bientôt thérapeutiques laissant espérer un traitement “préventif” de la PR.


Références

1. Seror R, Gusto G, Boutron-Ruault MC, Mariette X. Passive smoking in childhood and history of chronic diarrhoea increases the risk of developing rheumatoid arthritis (RA). Ann Rheum Dis 2017;76(Suppl. 2):abstr. OP0253. 

2. Van Steenbergen HW, Huizinga TW, van der Helm-van Mil AH. The preclinical phase of rheumatoid arthritis: what is acknowledged and what needs to be assessed? Arthritis Rheum 2013;65(9):2219-32. 

3. Stack RJ, Stoffer M, Englbrechtet M et al. Perceptions of risk and predictive testing held by the first-degree relatives of patients with rheumatoid arthritis in England, Austria and Germany: a qualitative study. BMJ Open 2016;6(6): e010555. 


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