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TAL, le nouveau choix après anti-BCMA ?
Si l’immunothérapie anti-BCMA est devenue, après avoir envahi les congrès, la star de nos RCP pour les patients en rechute, la question du traitement optimal après progression après ide-cel, cilta-cel, teclistamab ou elranatamab peut commencer à se poser. Les anticorps bispécifiques ciblant GPRC5D et CD3 pourraient être une option très intéressante, et nous pouvons espérer que le talquetamab sera disponible en accès précoce en 2023 sur la base des résultats de l’étude de phase I/II MonumenTAL-1. L’actualisation présentée par Ajai Chari (abstr. 157, Zoom) rapporte l’ensemble des patients traités aux 2 schémas de dose évalués en phase II : 0,4 mg/kg/sem. et 0,8 mg/kg/15 j et souligne l’efficacité chez des patients préalablement exposés aux anti-BCMA. Au total, 288 patients triple-réfractaires ont été traités selon les 2 schémas de dose. Le taux de réponse est de 74,1 % à la dose hebdomadaire et 73,1 % à la dose bimensuelle ; il y a 58 % de très bonnes réponses partielles (TBRP). La durée de réponse est de 9,3 et 13 mois respectivement dans les 2 cohortes. La tolérance est acceptable avec la survenue d’un syndrome de relargage des cytokines (CRS) dans 79 et 72,1 % des cas, mais ce CRS est principalement de grade 1 ; à noter une utilisation de tocilizumab chez 35 % des patients. Concernant les 51 patients ayant préalablement reçu un traitement anti-BCMA (CAR-T pour 36 patients, anticorps bispécifique pour 18 patients), leur taux de réponse est de 62,7 % et semble supérieur après CAR-T (72 % de réponses) qu’après anticorps bispécifique (44,4 %). Cyrille Touzeau a rapporté en session poster (abstr. 1937) les données de qualité de vie des patients traités dans cette étude : au premier plan, on note une amélioration de la douleur et de la fatigue en cours de traitement. La toxicité cutanéomuqueuse ne ressort pas de façon significative, ni dans les listes d’effets indésirables de grade 3-4, ni dans les échelles de qualité de vie. Avec l’expérience d’utilisation de cette molécule, et possiblement l’utilisation de schémas posologiques espacés ou allégés, la xérose cutanée, les anomalies des ongles et la dysgueusie rapportées par les patients devraient être plus faciles à prendre en charge.