Ce petit ouvrage rassemble les vingt premiers papotis avec Juliette, vingt déjà, dont des lecteurs d’horizons divers ont fait savoir au fil du temps qu’ils en appréciaient le ton et la teneur. J’espère que cette compilation leur fera plaisir et sera lue par d’autres encore. Ces lecteurs rencontrés posent de façon récurrente deux questions: “comment est venue l’idée
de cette rubrique ?” et “pourquoi Juliette ?” Cet avant-propos va leur répondre.
Le premier “Raconté à Juliette” parle des cellules souches et correspond au compte-rendu d’une séance plénière de l’American Society of Hematology, au cours de laquelle John Dick présentait une revue de ses travaux que j’avais proposé de rédiger pour Correspondances en Onco-Hématologie. Le premier texte, le dimanche matin où je me mis à l’écrire, me parut à la relecture singulièrement abscons et ardu. Il me sembla alors qu’une forme plus didactique serait moins rébarbative, et je me mis à “raconter la cellule souche à Juliette”. Mon signe du zodiaque étant la balance, je ne savais au final pas quoi décider, et transmis les deux documents à notre vénéré rédacteur en chef. Noël Milpied, dont d’autres influences astrologiques expliquent sans doute le caractère entier et tranché que nous apprécions tous, me
répondit illico: “il faut les deux, on comprend le premier quand on a lu le deuxième”.
Voilà pour la genèse de ces papotis sur des sujets variés, choisis au fil des comités de rédaction en fonction des dossiers thématiques de chaque numéro.
Mais la deuxième question demeure : “pourquoi Juliette ?”
Ce prénom est en fait venu de la notion de “raconté à”, car j’avais, dans une synapse obscure, le souvenir de L’histoire de France racontée à Juliette, de Jean Duché. Ce journaliste et écrivain a publié en deux tomes les aventures d’un étonnant Cronos parcourant le temps en ne vieillissant d’un an que chaque siècle, dont il raconte la vie à une certaine Juliette. Ce fut un énorme succès lors de sa sortie, réédité par son éditeur Amiot-Dumont dans la collection “Toute la ville en parle”. Voilà comment un reste de culture m’a donné l’idée du nom de cette rubrique. On trouve des photos de Jean Duché sur Internet, je n’en ai pas trouvé de Juliette. Avec Claudie Damour-Terrasson et Laurence Ménardais, nous sommes tombées d’accord pour en faire une jeune adolescente. Celle qui vous regarde sur la couverture correspond tout à fait à celle à qui je tente de raconter les merveilles qui nous habitent ou nous entourent.
Bonne lecture, et à bientôt, pour d’autres histoires...
Pr Marie-Christine Béné, mars 2016