Critères diagnostiques des IFI pulmonaires sur le scanner thoracique
Les critères d’imagerie EORTC/MSGERC pour le diagnostic des aspergilloses et mucormycoses pulmonaires ont été définis par la présence sur le scanner d’au moins l’un des signes suivants : lésion dense bien circonscrite avec ou sans halo, croissant gazeux, cavité, et condensation segmentaire ou lobaire (consensus EORTC/MSGERC, Clinical Infectious Diseases 2021). Ces signes sont majoritairement basés sur des études menées chez l’adulte, et sont retrouvés de façon inconstante dans les études pédiatriques. Une étude rétrospective a analysé les scanners thoraciques d’enfants immunodéprimés ayant subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques et/ou atteints d’une leucémie aiguë, issus de 2 cohortes australiennes (TERIFIC, 2004-2014, et PACIFIC, 2017-2021). Tous les patients avaient une IFI pulmonaire prouvée ou probable et 2 radiologues indépendants ont revu l’imagerie pour identifier les signes s’intégrant dans les critères EORTC/MSGERC et les autres signes (non EORTC/MSGERC). Au total, 99 cas ont été inclus dont 65 aspergilloses, 19 infections à filamenteux non Aspergillus et 15 cas avec culture négative (diagnostic histologique). Il faut noter qu’il n’y avait aucun cas de mucormycose. L’âge médian était de 9,6 ans, 24,2 % des enfants avaient reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques et 73 % étaient neutropéniques. Les nodules étaient très fréquents (85 %), le signe du halo plus inconstant (49 %) et la condensation n’était observée que dans un tiers des cas environ (figure 1). La concordance entre les 2 radiologues relisant les scanners était correcte avec des pourcentages de concordance allant de 61 % pour le signe du halo à 97 % pour le croissant gazeux. Parmi les signes non EORTC, l’aspect en verre dépoli était le plus fréquent (57 %), suivi de l’atélectasie (figure 2). Les aspects à l’imagerie des aspergilloses et des infections non aspergillaires étaient très proches, en dehors de la condensation plus fréquente dans les aspergilloses (figure 3).
On retiendra de cette étude que les images nodulaires avec ou sans halo sont les plus habituelles, mais que d’autres signes ne faisant pas partie des critères EORTC sont également fréquents. D’autre part, aucun signe n’est spécifique d’un pathogène, le scanner ne permet donc pas d’avoir une orientation étiologique.







