Mise au point

Les complications cognitives du traumatisme crânien de l'adulte

Du pronostic vital engagé à court terme jusqu'au handicap fonctionnel et social à long terme, le traumatisme crânien (TC) se décline en un tableau protéiforme de signes neurologiques pouvant toucher tous les champs du système nerveux : atteinte de la conscience, de la motricité, de la sensibilité, de la posture et de l'équilibre, des perceptions sensorielles, des axes neuroendocriniens et, surtout, des fonctions cognitivocomportementales. Cette dernière atteinte passe bien souvent inaperçue à l'examen clinique, mais représente paradoxalement la principale plainte des patients, constituant ainsi la partie immergée de l'iceberg. On parle d'ailleurs de ces troubles neuropsychologiques dans le TC comme du “handicap invisible”, car il est complexe à comprendre et à objectiver pour le patient comme pour ses proches, tout en étant responsable d'une partie de sa perte d'autonomie et en ayant des répercussions négatives majeures concernant sa réinsertion sociale et professionnelle. Le syndrome dysexécutif post-traumatique peut prendre tous les degrés de sévérité possibles, fluctue dans le temps et s'inscrit en parallèle d'une déficience plus globale comprenant notamment des troubles mnésiques et attentionnels, et un ralentissement psychomoteur. Au quotidien, les difficultés induites par un TC ne sont pas l'objet d'une psychoéducation suffisante et restent donc souvent mal comprises par le patient, sa famille et ses amis, tout comme par ceux qui sont moins proches (ses collègues de travail, par exemple).


On définit le traumatisme crânien (TC) non pas par ses déficits, mais en fonction de la gravité initiale évaluée par le score de coma de Glasgow (GCS) [1]. On définit un TC comme léger (appelé aussi commotion cérébrale) lorsque le GCS est compris entre 13 et 15, modéré entre 9 et 12, et grave lorsqu'il est inférieur ou égal à 8. Néanmoins, il est peu sensible pour les TC légers et, surtout, peut être fluctuant durant les 24-48 premières heures ; il peut donc être intéressant d'intégrer d'autres paramètres cliniques ou d'imagerie, comme, par exemple, la durée du coma ou de l'amnésie post-traumatique…

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Liens d'intérêt

C. Bousfiha, M. Villain, Q. Marcillière, F. Stefanescu, P. Couhé et E. Bayen déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l’article.