Antagoniste du récepteur de la neurokinine B contre les bouffées de chaleur de la ménopause

Les neurones hypothalamiques à neurokinine B (NKB), qui régulent l'activité des neurones à gonadolibérine (GnRH) via les récepteurs de type 3 (NKR3), semblent aussi impliqués dans la survenue des bouffées de chaleur de la ménopause. En effet, il a été rapporté que l'administration de NKB chez des femmes préménopausées induit ce type de symptômes.

Ces données ont conduit Prague et al. à tester l'effet d'un antagoniste du récepteur NKR3, le pavinétant, sur les bouffées de chaleur. L'étude clinique a été menée en double aveugle contre placebo sur un groupe de 37 femmes âgées de 49 à 62 ans et présentant en moyenne 13 bouffées de chaleur par jour à l'inclusion. L'administration p.o. biquotidienne de 40 mg de pavinétant pendant 4 semaines a réduit le nombre et la sévérité des bouffées de chaleur ressenties par les femmes. L'efficacité du traitement a été objectivée par des mesures de la conductivité de la peau. Le traitement a également apporté un bénéfice psychique, en particulier en réduisant la fatigue et l'irritabilité. L'antagoniste du récepteur NKR3 n'a pas eu d'effet sur la production d'estrogènes ni sur la fréquence des pics de sécrétion de l'hormone lutéinisante mais a augmenté l'amplitude des pics. Cette étude réalisée sur un petit effectif montre l'intérêt de ce traitement sur le contrôle des bouffées de chaleur ; il pourrait être parti­culièrement bénéfique aux femmes présentant une contre-indication au traitement hormonal substitutif de la ménopause.