Éditorial

Quoi de neuf dans les lymphomes T ?


(pdf / 79,06 Ko)

Quand un hématologue entend “lymphome T”, les premiers éléments qui lui viennent à l'esprit sont notamment :

  • la mauvaise qualité de réponse aux traitements et donc, la question de la position respective de l'autogreffe et de l'allogreffe dans l'arsenal thérapeutique ;
  • savoir quels sont les traitements les plus prometteurs à venir sur le marché et/ou en cours d'essais ;
  • mais aussi la complexité d'identification des différents sous-types : quel type de lymphome T ? Quels sont les éléments déterminant chaque sous-type ?

Autant de questions qui rendent parfois opaques la prise en charge spécialisée et les justifications de telle ou telle décision thérapeutique.

C'est dans ce contexte de questions multiples, mais néanmoins essentielles, qu'a été pensé ce dossier, afin que le lecteur trouve des réponses claires, étayées et utiles pour sa compréhension et sa pratique.

Comme de rigueur, la prise en charge en hématologie commence par la phase diagnostique, fondée sur des données histomoléculaires. À cet effet, l'article rédigé par Fanny Drieux et Philippe Gaulard apporte toutes les clés de connaissance et de compréhension sur ces aspects pour obtenir un diagnostic le plus précis possible à partir d'une biopsie, grâce aux nouveaux outils disponibles en 2022. De façon complémentaire, l'article de François Lemonnier et Diana-Laure Mboumba présente l'état actuel des connaissances sur les mutations génétiques et leurs implications respectives dans l'oncogenèse des lymphomes T, en montrant les spécificités par entité de lymphome T. Vous pourrez ainsi (re)découvrir, à travers la lecture captivante de ces 2 articles, les grands progrès accomplis en termes de connaissances durant la dernière décennie, tout en prenant la mesure de ce qu'il reste encore à faire !

Fort de ces éléments, vous pourrez aborder la prise en charge thérapeutique grâce aux 2 articles qui brossent un panorama clair, complet et didactique de l'arsenal thérapeutique dévolu aux lymphomes T, que ce soit en 1re ligne (Emmanuel Bachy et Olivier Tournilhac) ou en rechute (Morgane Cheminant et Gandhi Damaj). On peut ainsi rapidement se rendre compte que de nombreuses pistes sont explorées et/ou vont l'être dans les prochaines années, mais aussi que les traitements sont rarement standardisés, à commencer notamment par la place de l'autogreffe ou de l'allogreffe, encore largement débattue. Ainsi, on perçoit l'indispensable effort collectif à fournir pour construire des essais cliniques dédiés à tel ou tel sous-type, malgré sa relative rareté. Nous n'avons jamais eu autant besoin d'unir nos forces pour proposer des solutions thérapeutiques adaptées à chaque sous-type. C'est certainement à ce message, martelé par tous les auteurs, que renvoie ce dossier ! Deux exemples l'illustrent parfaitement : avec les lymphomes NK/T, dans l'article rédigé par Sammara Chaubard et Arnaud Jaccard, et avec les lymphomes anaplasiques (article rédigé par David Sibon). Tous deux mettent en exergue de façon claire et captivante comment une adaptation de schémas thérapeutiques à des entités rares peut largement améliorer la prise en charge de patients et leur survie.

Nous espérons qu'après cette lecture faisant le florilège des éléments physiopathologiques, diagnostiques et thérapeutiques des lymphomes T, l'opacité de leur prise en charge spécialisée aura été significativement levée !

Excellente et instructive lecture à toutes et à tous !


Liens d'intérêt

C. Rossi déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet éditorial.