Exploration du microenvironnement tumoral : Immunoscore® et approches multiparamétriques ; enjeux scientifiques et techniques
- En cancérologie, des progrès majeurs ont été faits au cours des dernières années dans la prise en charge des patients. Un développement très important des immunothérapies et de la médecine personnalisée a permis d'améliorer la qualité et l'espérance de vie de nombreux patients. Ces progrès ont été possibles, entre autres, grâce au développement de biomarqueurs prédictifs de la réponse aux traitements. De nombreux biomarqueurs à venir, notamment pour l'immunothérapie des cancers, sont liés au microenvironnement tumoral, qu'il convient donc d'analyser avec de nouveaux outils. Ainsi, depuis quelques années, il est apparu essentiel de développer les marquages et la lecture des différentes populations cellulaires infiltrant ou composant un tissu, en particulier dans un contexte oncologique. Cet article a pour objectif de présenter les différentes techniques exploratoires, in situ, du microenvironnement, et de discuter de leur place dans un avenir plus ou moins proche dans la prise en charge pronostique et thérapeutique.
Liens d'interêts
C. Badoual déclare avoir des liens d’intérêts avec Merck, Roche, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb.
É. Tartour déclare avoir des liens d’intérêts avec Bristol-Myers Squibb.
H. Roussel déclare avoir des liens d’intérêts avec Merck.
F. Pagès déclare avoir des liens d’intérêts avec Bristol-Myers Squibb, Merck, Roche, Janssen, HalioDx.
Les autres coauteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.
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Figure 1. Évaluation de l’Immunoscore® dans les cancers du côlon. A) La tumeur (CT, en rouge) et la marge d’invasion (IM, en marron) sont délimitées. B) L’intensité du marquage est contrôlée par la détermination de la moyenne d’intensité du marquage des cellules détectées et la représentation en histogramme des intensités. C) Illustration de la détection des cellules immunomarquées CD3+, par le module Immunoscore® du logiciel d’analyse d’image (Developer XD, Definiens®), d’une tuile issue de la tumeur (carré bleu, cf. A). D) Calcul de l’Immunoscore® : la densité moyenne de lymphocytes CD3+ et CD8+ est déterminée dans la tumeur (CT) et dans la marge d’invasion (IM). Les densités respectives CD3+(CT), CD3+(IM), CD8+(CT) et CD8+(IM) sont converties en percentiles en référence aux densités observées sur l’ensemble de la cohorte internationale SITC (plus de 3 500 patients). La moyenne des 4 percentiles est ensuite déterminée et traduite en Immunoscore® selon 3 catégories : faible (1er-25e percentiles), intermédiaire (25e-70e percentiles) et élevé (70e-99e percentiles).

Figure 2. Multimarquages fluorescents, avec la technique OPAL, d’une coupe d’amygdale incluse en paraffine avec les anticorps dirigés contre le CD4, CD8, PD-1, CD68, la cytokératine (CK) et le DAPI. On observe des cellules CD4+ et CD8+ autour des centres germinatifs (constitués essentiellement de lymphocytes B, non marqués en l’occurrence). Les cellules PD-1+ sont présentes dans les centres germinatifs, il s’agit le plus souvent de macrophages CD68+ ; sont aussi présents des lymphocytes CD4+ ou CD8+ PD-1+. L’anticorps anti-CK marque les cellules épithéliales. Le marquage des noyaux par le DAPI a été retiré de l’image pour une meilleure visibilité, mais celui-ci est indispensable, car il permet d’identifier les noyaux cellulaires.
