Dossier

Nouvelle stratégie thérapeutique dans le glioblastome combinant un inhibiteur de la réparation de l’ADN (Dbait) à la radiothérapie

Le glioblastome est la plus fréquente des tumeurs cérébrales primitives. Malgré un traitement agressif (chirurgie-radiothérapie-chimiothérapie), la survie des patients reste catastrophique. La plupart des glioblastomes récidivent en territoire irradié, laissant penser qu’accroître l’efficacité de cette radiothérapie, en particulier en l’associant à des thérapies moléculaires, pourrait aboutir à l’augmentation significative du contrôle local et, éventuellement, de la survie de ces patients. La cytotoxicité de la radiothérapie est principalement liée aux cassures double-brin (CDB) de l’ADN. La stratégie utilisée ici consiste à sensibiliser les tumeurs en employant une nouvelle famille de perturbateurs de la réparation des dommages : les molécules Dbait. Ce sont de courts fragments d’ADN double-brin stabilisé chimiquement. Les molécules leurres Dbait imitent des CDB et désorganisent la réponse cellulaire aux dommages en fixant et en perturbant l’activité de DNA-PK, induisant l’hyperphosphorylation de ses protéines cibles. Cette hyperphosphorylation perturbe la signalisation des dommages, ce qui a pour conséquence d’inhiber leur réparation. Par ce biais, on inhibe une fonction et non plus une cible, concept novateur en cancérologie.


Les glioblastomes, tumeurs primitives du système nerveux central les plus fréquentes, constituent malgré leur rareté relative une cause importante de morbidité et de mortalité, et représentent un problème de santé majeur (1). Classiquement, ces tumeurs sont traitées par chirurgie puis radiochimiothérapie (témozolomide) puis chimiothérapie seule. Malgré les bénéfices apportés par la radiothérapie, [...] 

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