Dossier

Tumeurs rhabdoïdes et SMARCB1-déficientes : aspects moléculaires et perspectives de traitements ciblés

  • Les tumeurs rhabdoïdes sont des cancers très agressifs du nourrisson et du jeune enfant, caractérisées par l'absence de toute autre mutation que celles du gène SMARCB1. La lourdeur des séquelles engendrées par les traitements actuels sur d'aussi jeunes enfants impose de développer de nouvelles stratégies, fondées sur les effets biologiques connus de la perte de SMARCB1. Les inhibiteurs de CDK4 et CDK6 ont ouvert la voie aux essais de phase I pour ces tumeurs exceptionnelles. D'autres essais pourraient suivre, ciblant certaines tyrosine kinases. Mais les voies les plus innovantes concerneront sans doute les agents épigénétiques, tels que les inhibiteurs de EZH2, dont le mode d'action au plus près de la fonction biologique de SMARCB1 est susceptible de mieux contrôler le processus oncogénique de ces tumeurs par nature épigénétiques.

Les tumeurs rhabdoïdes ont été historiquement individualisées par l'aspect morphologique de leurs cellules au cytoplasme éosinophile, doté de boules de microfilaments intermédiaires, et par leur chromatine très décompactée (1). De telles cellules ont été observées initialement dans des tumeurs rénales de très jeunes nourrissons, puis dans diverses tumeurs des parties molles, ou encore du foie ou des gros troncs nerveux, et, enfin, dans le système nerveux central, où elles ont été dénommées “AT/RT” [2]. Ces tumeurs rares (une trentaine de diagnostics par an en France, environ) surviennent…

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Liens d'intérêt

F. Bourdeaut déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.