Rôle de la télomérase dans le vieillissement et l'oncogenèse et perspectives thérapeutiques
Les télomères permettent de protéger l'intégrité génomique, mais diminuent à chaque division cellulaire, ce qui entraîne la sénescence. Leur longueur peut être maintenue par la télomérase. Une forte activité télomérase et des télomères plus longs semblent être liés à un ralentissement du vieillissement et de l'immunosénescence. Dans la cancérogenèse, le raccourcissement des télomères joue à la fois un rôle protecteur, en limitant la prolifération cellulaire, et un rôle favorisant, en induisant une instabilité génomique. La télomérase étant active dans la majorité des cellules cancéreuses, des essais tentent de la cibler en cancérologie, soit en l'inhibant directement, soit par immunothérapie ; mais aucun médicament n'est pour l'instant utilisé dans la pratique courante.
Liens d'interêts
O. Becker, S. Oudard, E. Tartour, C. Granier déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
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Figure 1. Structure du télomère : représentation de la boucle formée par l’ADN télomérique et le complexe protéique shelterin.L’ADN télomérique, composé d’une séquence répétée– 5’ TTAGGG-3’– chez l’homme, forme une boucle (T-loop) permettant de replier la partie 3’ en son sein et empêchant ainsi l’extrémité chromosomique d’être reconnue par le système de réparation de l’ADN.Le complexe protéique shelterin est formé de 6 protéines : TRF1 et TRF2, qui se lient à la partie double-brin d’ADN ; POT1, qui se lie à la portion simple-brin d’ADN, et TIN2, TTP1 et RAP1, qui permettent de lier ces 3 premières protéines. Il permet de protéger l’extrémité télomérique en limitant son accès et en permettant la formation de la structure de boucle.

Figure 2. Structure de la télomérase. La télomérase est composée de TERT, la sous-unité protéique catalytique correspondant à une transcriptase inverse, de TERC, une sous-unité d’ARN comprenant la matrice, et de ses partenaires protéiques : la dyskérine, NHP2, NOP10 et GAR1.La télomérase se fixe sur la partie 3’ du télomère, notamment grâce à des interactions avec TTP1. TERT peut ensuite allonger le brin d’ADN en se servant de la partie matrice de TERC comme modèle (elle contient la séquence complémentaire des répétitions télomériques).
