Mise au point

Dopage et conduites dopantes, une addiction ?

Chercher à accroître artificiellement ses performances et compétences par des conduites dopantes n'est pas un phénomène limité au milieu sportif. On le retrouve aussi dans certains milieux professionnels et universitaires, notamment sous la forme de pratiques de renforcement cognitif. Plusieurs aspects de ces conduites dopantes les rapprochent des addictions : similitudes cliniques, caractère sociétal, superposition partielle des substances utilisées, ou encore fréquence des comorbidités addictives. L'application des critères du DSM-5 du trouble d'usage de substance permet de souligner la composante addictive d'une partie des pratiques dopantes. Considérer ainsi certaines de ces conduites sous un angle addictologique pourrait en favoriser la prévention et les soins sous forme d'une prise en charge plus globale.


Les conduites dopantes reposent sur 2 postulats : l'utilisation de produits et de méthodes de modification de certaines compétences de la personne, et l'intentionnalité de cette manipulation de soi. Il s'agit de pratiques ancestrales, comme en témoignent, dans la Grèce antique, les variétés de potions et d'extraits de plantes utilisés par les athlètes olympiques afin d'améliorer leurs performances. Actuellement, le terme de “dopage” renvoie de manière générale aux pratiques sportives, soulevant des enjeux à la fois éthiques, médiatiques, légaux et sanitaires. La notion de “conduites dopantes”…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

L. Carton, N. Cabé et O. Cottencin n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.