Enjeux de la prise en charge des émotions en réhabilitation psychosociale en addictologie
La prise en charge des émotions constitue une modalité incontournable psychothérapique en psychiatrie. De nombreuses techniques ont été développées et sont utilisées, faisant appel entre autres aux psychothérapies cognitivocomportementales. Mais les émotions occupent une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne. Elles sont devenues un point référentiel pour les relations interpersonnelles. L'émotion a pris la place d'une norme à respecter, à surveiller. Or, l'émotion est d'abord une affection qui est la traduction de notre rencontre avec l'autre, avec le monde. C'est par le corps, notre corps, que l'affection émerge. En normant l'émotion, nous avons tendance à la séparer, à la dissocier de notre corps, qui est le lieu de la vie en nous. Il nous semble que ce point d'évolution est inquiétant, car nous nous séparons de la vie. Les thérapies de gestion des émotions ne s'attacheraient qu'à une émotion sans vie. C'est en rapprochant les théories d'évolution sentimentale d'E. Illouz (sociologue) et la philosophie de J. Patočka que nous essayons d'alerter sur cette évolution qui nous semble dommageable.
Liens d'interêts
E. Peyron, G. Devos et M. Diop déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
B. Rolland déclare avoir des liens d’intérêts avec les laboratoires Camurus, Indivior, Recordati, Ethypharm, Accord Healthcare, Grünenthal, Zentiva, Polpharma, Janssen, HAC Pharma, Lundbeck, AbbVie, Gilead, MSD, Panaxia, et PileJe.
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Figure. Le processus addictif de comportements intégrés à l’ensemble des ritualisations sociales (usage de substances, jeu, relations sexuelles...). Au fur et à mesure du développement d’un comportement addictif, ce dernier va écraser les autres rituels de vie du sujet, menant à des répercussions psychosociales croissantes (Rolland B. Trouble de l’usage d’alcool : les nouvelles méthodes d’évaluation. La Lettre du Pharmacologue 2014;28(2):59-65).
