Renouveau de l'intérêt pour l'hypnose médicale en tabacologie
Au cours du temps, le monde de la médecine s'est toujours intéressé à l'hypnose, jusqu'à ce que Sigmund Freud crée la psychanalyse. C'est aux États-Unis que le psychiatre et psychologue Milton Erickson la remet à l'honneur, en l'utilisant comme méthode de psychothérapie à part entière. Et depuis les années 1990, l'état de transe hypnotique est de plus en plus étudié, en particulier par des neuroscientifiques. Cependant, en clinique, les tabacologues sont encore trop peu formés à ces techniques hypnotiques pour les proposer aux fumeurs qui leur en font la demande. Si les thérapies cognitives et comportementales ayant fait l'objet de recherches, en particulier en prévention de la rechute, sont reconnues en addictologie, la pratique de l'hypnose a été moins étudiée en tabacologie que dans d'autres indications, comme la douleur. Pourtant, les résultats des recherches en neurosciences relatives à l'état hypnotique ont permis de faire évoluer son utilisation en médecine. Ainsi sont nées les techniques dites d'activation de conscience, qui pourraient rapidement trouver toute leur place dans la prise en charge des troubles addictifs.
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Dans les 24 heures suivant un arrêt brutal de la consommation ou la réduction de la quantité de tabac utilisée, un fumeur peut présenter un syndrome de sevrage nicotinique qui se caractérise par au moins 4 des symptômes suivants : irritabilité, anxiété, difficultés de concentration, augmentation de l’appétit, fébrilité, insomnie et humeur dépressive. Ces symptômes entraînent une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. Ce diagnostic ne peut être posé qu’après l’élimination d’autres diagnostics (affection médicale générale ou autre trouble mental ou syndrome de sevrage lié à une autre substance psychoactive).
Le trouble addictif avec dépendance au tabac est défini dans le DSM-5, comme un mode d’utilisation inadapté du tabac conduisant à une altération ou à une souffrance cliniquement significative, caractérisé par la présence de 2 (ou plus) des manifestations suivantes à un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
• tabac consommé pendant une période plus prolongée que prévue ;
• efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation du tabac ;
• beaucoup de temps passé pour obtenir, utiliser ou récupérer des effets du tabac ;
• craving ou envie intense de consommer du tabac ;
• son utilisation répétée conduit à l’incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison ;
• utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets du tabac ;
• des activités sociales, occupationnelles ou récréatives importantes sont abandonnées ou réduites à cause de son utilisation ;
• utilisation du tabac dans des situations ou cela peut être physiquement dangereux ;
• poursuite de son utilisation bien que l’utilisateur sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurent susceptible d’avoir été causé par le tabac ;
• tolérance aux effets de la substance définie par 1 des symptômes suivants : besoin de quantités notablement plus fortes de tabac pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ; effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité de tabac ;
• sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes : syndrome de sevrage caractéristique de l’arrêt du tabac ; la substance ou une substance proche est prise pour soulager le syndrome de sevrage.
À côté de cette dépendance physiologique, la psychopathologie du tabagisme montre que le fumeur présente une dépendance cognitive et comportementale. Dès que le fumeur expérimente la fume, il met en place de nouveaux conditionnements (à la recherche de l’effet psychostimulant de la nicotine par exemple). Si ces comportements automatiques s’installent d’abord par conditionnement répondant (I. Pavlov), ils se maintiennent par conditionnement opérant (B.F. Skinner) et sont renforcés par le conditionnement vicariant (ou apprentissages sociaux modélisés par A. Bandura).