Cas clinique

Virus de l'Hépatite C - Tabac, cannabis et foie : un trio explosif

  • Christian, 42 ans, se présente pour la première fois à la consultation avancée d'hépatologie dans le CSAPA où il est suivi pour son TSO ; il se sait porteur de l'hépatite C depuis 15 ans à la suite d'un dépistage en prison, mais a toujours refusé une prise en charge spécialisée par peur des effets indésirables de l'interféron. Il se sent de plus en plus fatigué. Sa consommation d'alcool est modérée (2 à 3 bières par semaine) mais il fume 2 paquets de cigarettes et 10 joints par jour. L'évaluation morphologique par Fibroscan® mettra en évidence une fibrose avancée F3, mesurée à 11 kPa.
  • Clara, 49 ans, est adressée à la consultation d'hépatologie pour “réévaluation” d'une hépatite C. Elle avait bénéficié d'un bilan en 2011 mettant en évidence une cirrhose alcoolique et virale C justifiant un traitement antiviral. Sa consommation de tabac était à l'époque de 15 cigarettes par jour, et elle fumait 3 joints par jour. L'indication thérapeutique antivirale persiste actuellement, à l'issue de la réévaluation, d'autant plus que la patiente est sevrée de sa consommation d'alcool depuis 18 mois. Malheureusement, le bilan pneumologique met en évidence un carcinome pulmonaire à petites cellules.

L'effet toxique de la consommation excessive d'alcool sur la progression de la fibrose hépatique et la survenue d'une cirrhose est connu de tous, hépatologues, addictologues et grand public. L'effet négatif du tabac et du cannabis, bien que documenté depuis longtemps, est moins bien connu. Pourtant, dès 2003, le rôle négatif du tabac et encore plus d'une consommation excessive de cannabis (68 % d'usagers quotidiens [1]) a été identifié comme facteur indépendant de progression vers la fibrose hépatique sévère et la cirrhose (encadré 1). Une consommation de plus de 15 cigarettes par jour…

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Liens d'intérêt

A. J. Rémy déclare avoir des liens d’intérêts avec AbbVie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, MSD.