Dossier

ZZ drugs : deux vrais-faux jumeaux ? Potentiel d’abus et de dépendance de la zopiclone et du zolpidem

Le zolpidem et la zopiclone, les “ZZ drugs”, sont deux molécules hypnotiques, apparentées aux benzodiazépines, dont l’action est médiée par les récepteurs GABA-A. De courte durée d’action, elles sont généralement efficaces et bien tolérées. Leurs propriétés pharmacocinétiques (absorption et élimination rapides) contribuent à leur large prescription en tant qu’inducteurs du sommeil. Elles ont la même indication : l’insomnie occasionnelle et transitoire. Leurs histoires se ressemblent : elles ont été commercialisées comme des “hypnotiques idéaux”. On les pensait plus adaptées que les benzodiazépines car les résultats des essais cliniques ne mentionnaient pas l’abus et la dépendance. Cependant, elles ont fait, quelques années après, l’objet d’une surveillance des autorités de santé (confiée au centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance - addictovigilance [CEIP-A] de Nantes), aboutissant, en 2004, à une modifi cation des mentions légales de leur résumé des caractéristiques du produit.

Au travers de l’analyse des propriétés pharmacologiques, des résultats du suivi français d’addictovigilance, des données rapportées dans la littérature et des analyses épidémiologiques, cet article montre que les “ZZ drugs” sont en fait de vrais-faux jumeaux : les caractéristiques des dépendances rapportées ne sont pas les mêmes pour les deux molécules, et les données concernant le zolpidem semblent plus préoccupantes.


Leurs histoires se ressemblent : la zopiclone (Imovane®) a obtenu son AMM en 1984 et le zolpidem (Stilnox®) en 1987 , et tous deux ont été commercialisés comme des “hypnotiques idéaux”, car les résultats des essais cliniques les concernant ne faisaient alors état ni de potentiel d’abus ni de dépendance. Leurs posologies recommandées sont de 7,5 mg par jour pour la zopiclone et de 10 mg par jour pour le zolpidem. Leur durée de traitement recommandée en cas d’insomnie occasionnelle est de 2 à 5 jours, et en cas d’insomnie transitoire, de 2 à 3…

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