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Impact du confinement : les retards au diagnostic confirmés en médecine générale

D’après Williams R et al., session spéciale Lancet, actualisé

Cette étude réalisée au Royaume-Uni a été présentée à l’ECCVID lors d’une session spéciale et publiée simultanément dans The Lancet Public Health (Williams R et al., Lancet Public Heath 2020 ; https://doi.org/10.1016/S2468-2667(20)30201-2). 

Elle porte sur une population d’environ 250 000 personnes (Manchester et sa région) avec une collecte des données (diagnostic + premières prescriptions) dans le système Salford Integrated Record sur la période entre le 1er janvier 2010 et le 31 mai 2020. Les auteurs en ont extrait la période Covid-19 (1er mars-31 mai 2020) et l’ont comparée à la même période de l’année passée. Les résultats montrent un nombre de diagnostics de troubles mentaux courants de 1 073 comparé à 2 147 attendus au vu des années précédentes, ce qui représente une diminution de 50 %. La réduction est du même ordre pour le diabète de type 2 (141 vs 276, réduction de 49 %) (figure 1) et les maladies cardiovasculaires/cérébrovasculaires (598 vs 1 054, réduction de 43,3 %). 

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Le nombre de premières prescriptions était également plus faible que celui attendu sur la même période – l’exemple de la metformine dans le diabète de type 2 est probant (figure 2), et une diminution importante de la prescription d’antidépresseurs a également été observée (−39,1 % pour les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine).

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La réduction du nombre de cancers diagnostiqués est moins importante – 163 observés/194 attendus (réduction de 16 %, différence non significative) – mais peut aussi être en rapport avec un retard à la transmission du diagnostic de l’hôpital vers le médecin généraliste (en mai, la réduction devient significative : 38 observés vs 68 attendus – réduction de 44 %, cette fois-ci significative). Les auteurs ont rappelé les limites de l’étude, son caractère rétrospectif bien sûr et le fait que la région de Salford soit une des plus pauvres d’Angleterre, avec un accès plus difficile à la téléconsultation que dans d’autres régions du Royaume-Uni. Ceci explique sans doute en partie le 4e rang en mortalité toutes causes et le 3e rang de mortalité par Covid-19 hors Londres et sa région. Quoi qu’il en soit, ces résultats peuvent être rapprochés de ce qui a été observé en France, avec un retard au diagnostic et aux soins courants lors de la période de confinement.


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