Éditorial

Femme et lumière : un dossier solaire !


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“L'homme fut un assemblage d'un peu de boue
et d'eau. Pourquoi la femme ne serait-elle pas
faite de rosée, de vapeurs terrestres et de rayons
de lumière, des débris d'un arc-en-ciel condensés ?
Où est le possible ? Où est l'impossible ?”

Le Diable amoureux, Jacques Cazotte (1772)


Honneur et enthousiasme m'ont animé pour assurer la coordination de ce dossier au titre solaire “Femme et lumière”.

Avant toute chose, je souhaite remercier de leur confiance notre si dynamique directrice de publication, Claudie, notre si efficace secrétaire de rédaction, Virginie, ainsi que nos deux rédacteurs en chef, Philippe et Brigitte.

Mes vifs remerciements s'adressent également à l'ensemble des auteurs de ce dossier aux multiples facettes qui nous démontrent magistralement l'importance de la lumière dans des domaines si différents.

V. Descamps montre que l'étude de la pigmentation cutanée est une source majeure de compréhension de l'origine et de l'histoire de l'humanité et des migrations de populations.

R. Desailloud fait le point sur les effets hormonaux de la lumière et rappelle notamment que, dans la plupart des espèces animales, des variations saisonnières de la fréquence d'ovulation, de la spermatogenèse, de l'activité sexuelle ainsi que de la qualité des gamètes et des embryons sont observées sous l'influence d'un rythme circannuel synchronisé par la lumière et la mélatonine.

F. Marchand-Lamiraud par son expérience de la prise en charge de l'atrophie vulvovaginale décrit et évalue les traitements physiques d'apparition récente : le laser, la radiofréquence et les LED.

S. Mordon, directeur de l'OncoThAI et d'une unité Inserm, travaille avec son équipe sur le développement de nouveaux dispositifs intégrant des fibres optiques qui offrent la possibilité de concevoir des appareils d'illumination portables pour le traitement de l'ictère du nourrisson grâce auxquels le lien mère-enfant peut être préservé.

P.A. Geoffroy précise la place de la luminothérapie qui ouvre des pistes très innovantes de traitement personnalisé centré sur les rythmes, le sommeil et les symptômes psychiatriques de chaque patient.

N. Leveziel fait le point sur l'impact potentiellement négatif des LED sur la rétine, dont l'utilisation nocturne prolongée peut également favoriser des troubles du sommeil, l'apparition de cancers, l'obésité, le diabète et des troubles psychiatriques.

J.J. Julaud dans son article original peint un tour d'horizon du vocabulaire autour de la lumière en passant par le XVIIIe siècle qui a vu l'avènement des cahiers de doléances concernant l'instruction, la fin de la toute-puissance de l'homme sur le corps et les biens des femmes, l'institution du divorce, le droit d'être jury d'accusation et d'acquittement, etc.

T. Leroux dans son article “Que la lumière soit, et la femme fut” nous rappelle que dans les langues latines, la lumière est l'exclusive faculté de la femme : “Donner le jour”, et plus près de nous, de créatrices en créatrices, les femmes se sont passé le flambeau depuis un siècle.

La lumière est associée dans de nombreuses cultures humaines à la connaissance. L'opposition entre lumière et ténèbres est liée à celle entre vie et mort et entre bien et mal. À la lecture de tous ces superbes articles, force est de constater que la lumière est loin d'être un simple phénomène physique produisant une sensation visuelle.

Une excellente année 2021 à tous les lecteurs de La Lettre du Gynécologue et à leurs familles.



Liens d'intérêt

A. Bongain n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.