Anti-JAK dans les MICI (tofacitinib, filgotinib et upadacitinib) : qui est qui ?
Les inhibiteurs des Janus kinases (JAK) constituent une classe thérapeutique très originale dans le traitement des MICI. Ce sont de petites molécules administrées par voie orale dont l'efficacité est rapide, comme cela a été démontré lors de grands essais pivots de phase III contre placebo. Le tofacitinib, qui est inhibiteur pan-JAK, est disponible en traitement de la rectocolite hémorragique (RCH) réfractaire depuis 2019 alors que le filgotinib et l'upadacitinib, qui sont plus sélectifs, devraient très rapidement faire partie de notre arsenal thérapeutique, tout d'abord au cours de la RCH réfractaire, puis probablement de la maladie de Crohn. Le profil de tolérance des inhibiteurs JAK suscite toutefois quelques inquiétudes, en particulier chez les patients âgés et/ou ayant des facteurs de risques cardiovasculaires. Des analyses de pharmacovigilance, à l'initiative de l'Agence européenne du médicament, sont toujours en cours et devraient permettre dans les mois à venir de mieux baliser le profil de sécurité de cette classe thérapeutique émergente dans le champ des MICI.
Liens d'interêts
D. Laharie déclare avoir des liens d’intérêts avec AbbVie, Biogaran, Biogen, BMS, Celgene, Celltrion, Ferring, Galapagos, Gilead, Janssen, Lilly, MSD, Pfizer, les laboratoires Prometheus, Roche, Takeda, Theradiag, Tillotts Pharma.
Autres articles sur « Gastroentérologie »
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Figure 1. Signalisation intracellulaire des cytokines par la voie des Janus kinases (d’après [1]).

Figure 2 . Efficacité du tofacitinib en traitement d’induction de la rectocolite hémorragique : résultats des essais OCTAVE [5].

Figure 3. Efficacité du tofacitinib en traitement d’entretien de la rectocolite hémorragique : résultats des essais OCTAVE [5].

Figure 4. Efficacité du filgotinib à la semaine 10 en traitement de la rectocolite hémorragique selon l’exposition antérieure aux biothérapies [13].

Figure 5. Taux de rémission clinique et de réponse endoscopique (définie par une diminution du SES-CD) à la semaine 12 sous upadacitinib et sous placebo chez des malades atteints de maladie de Crohn [15].

Figure 6. Taux de rémission clinique aux semaines 8 et 52 dans les essais de phase III ayant comparé l’upadacitinib au placebo en traitement de la rectocolite hémorragique réfractaire [17].

Molécule | Cible | État d’avancement |
---|---|---|
Tofacitinib | JAK1, 2, 3 | AMM dans la RCH |
Filgotinib | JAK1 | Phase III (MC et RCH) |
Upadacitinib | JAK1 | Phase III (MC et RCH) |
MC : maladie de Crohn ; RCH : rectocolite hémorragique.
Traitement | Anti-TNF | Tofacitinib |
---|---|---|
Événements cardiovasculaires majeurs | 1 | 1,33 (0,91-1,94) |
Cancers | 1 | 1,48 (1,04-2,09) |