Céphalées secondaires à des pathologies orofaciales
- Les pathologies orofaciales peuvent être à l'origine de céphalées secondaires, principalement temporales, ayant des caractéristiques sémiologiques semblables à celles des céphalées de tension.
- Elles peuvent coexister avec des céphalées primaires, mais peuvent également mimer une céphalée primaire ou aggraver une céphalée primaire préexistante.
- En particulier, les fêlures dentaires et les syndromes myofasciaux peuvent mimer des céphalées trigémino-autonomiques.
- Un examen orofacial est essentiel devant toute céphalée primaire atypique ou réfractaire pour écarter une étiologie secondaire occulte ou une pathologie orofaciale concomitante participant à l'aggravation de la céphalée primaire.
Liens d'interêts
N. Moreau déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
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Figure 1. Contracture musculaire chronique (syndrome myofascial) du faisceau supérieur du muscle trapèze gauche (flèche) dont la palpation reproduisait les céphalées hémifaciales chroniques de la patiente, celles-ci mimant initialement une hémicrânie continue.

Figure 2. L’examen clinique musculo-articulaire comprend la palpation bilatérale et comparative des muscles masticateurs (A) et cervicaux (B), ainsi que la palpation du pôle latéral du condyle (capsule de l’articulation temporomandibulaire) (C) en position bouche fermée et bouche ouverte (pour apprécier la cinématique condylienne lors des mouvements mandibulaires).

Figure 3. Infiltration anesthésique (ropivacaïne 7,5 mg/mL) d’une zone gâchette myofasciale au niveau du faisceau moyen du muscle trapèze droit chez une patiente souffrant de céphalées (secondaires à un DTM) de topographie pariéto-occipitale droite.

Figure 4. Injection de toxine botulique (50 UI) au niveau de la portion inférieure du masséter droit chez une jeune patiente présentant des céphalées temporales chroniques liées à une hypertrophie massétérine bilatérale douloureuse.

Céphalée secondaire à un dysfonctionnement temporomandibulaire (DC/TMD 2012) [9] |
Céphalée de tension épisodique fréquente associée à une sensibilité péricrânienne (ICHD-3 2.2.1) [2] |
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Description | Céphalée de la région temporale secondaire à un DTM douloureux, modifiée par le mouvement mandibulaire, la fonction, la parafonction et répliquée par stimulation du système masticatoire | Épisodes fréquents de céphalées, typiquement bilatérales, ressenties comme une pression ou un serrement d’intensité légère à modérée, d’une durée de quelques minutes à quelques jours. La douleur ne s’aggrave pas avec l’activité physique de routine et n’est pas associée à des nausées. Une photophobie ou une phonophobie peuvent être présentes |
Critères diagnostiques | Anamnèse : 1. Céphalée (dans les 30 derniers jours) de tout type au niveau temporal ET 2. Céphalée modifiée par le mouvement mandibulaire, la fonction ou la parafonction Examen clinique : 1. Confirmation de la localisation de la céphalée au niveau du/des muscle(s) temporal(aux) ET 2. Céphalée familière rapportée par le patient au niveau temporal après au moins un des tests de provocation suivants : a. Palpation du muscle temporal OU b. Ouverture buccale maximale ou diduction droite/gauche ou propulsion |
Céphalée de tension épisodique fréquente (2.2) : A. Au moins 10 épisodes de céphalée survenant 1 à 14 jour(s)/mois en moyenne pendant > 3 mois (entre ≥ 12 et < 180 jours/an) et répondant aux critères B-D B. Durée de 30 minutes à 7 jours C. Au moins 2 des 4 caractéristiques suivantes : 1. Localisation bilatérale 2. À type de pression ou de serrement (non pulsatile) 3. Intensité légère à modérée 4. Absence d’aggravation par les activités physiques de routine comme marcher ou monter les escaliers D. Présence des 2 caractéristiques suivantes : 1. Ni nausée, ni vomissement 2. Pas plus de 1 de ces 2 signes associés : photophobie ou phonophobie E. N’est pas mieux expliquée par un autre diagnostic de l’ICHD-3 |
Commentaires | Céphalée non attribuable à une autre étiologie. Un diagnostic de myalgie (masséter ou temporal) ou d’arthralgie temporomandibulaire (validé par les critères DC/TMD) [9] est nécessaire pour ce diagnostic |
Céphalée de tension épisodique fréquente associée à une sensibilité péricrânienne (2.2.1) si la céphalée remplit les critères 2.2 (vide supra) et s’il est observé une augmentation de la sensibilité péricrânienne à la palpation manuelle |