Editorial

Quelles sont les nouveautés dans la cancérologie ORL ?


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En raison de la pandémie de Covid-19, le congrès international de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO®) et le congrès de l'European Society for Medical Oncology (ESMO) se sont encore tenus virtuellement cette année et je vais présenter dans ce numéro les dernières avancées en cancérologie ORL. Immunothérapies, chimiothérapies, nouvelles molécules, radiothérapie, mais également techniques chirurgicales ont été largement discutées au cours de ces deux congrès.

Plusieurs études de “désescalade thérapeutique” chez les patients atteints d'un cancer de l'oropharynx HPV+ ont montré qu'il devenait possible de diminuer la dose de radiothérapie afin d'améliorer la qualité de vie des patients.

Deux études chinoises (dont une publiée dans le Lancet) ont montré l'intérêt d'une chimiothérapie adjuvante pour diminuer le risque de récidive après une radiochimiothérapie des cancers du cavum.

Dans les cancers du cavum métastatiques ou en récidive, le toripalimab a montré une augmentation de la survie sans progression, ce qui est rarement le cas avec l'immunothérapie, et qui se traduit également en augmentation de survie globale. Le toripalimab pourrait devenir le prochain standard de première ligne.

L'immunothérapie a également montré son intérêt après une chirurgie de rattrapage, en première ligne chez des patients ayant un cancer ORL en récidive ou métastatique, en association avec le cétuximab et dans certains cancers salivaires métastatiques ou en récidive (hors carcinomes adénoïdes kystiques), notamment dans les carcinomes des canaux salivaires.

En revanche, plusieurs études ont déjà rapporté des résultats décevants de l'immunothérapie en association avec la radiothérapie. Une étude récente, présentée à l'ESMO, qui associait le cétuximab à une immunothérapie et à une radiothérapie, est également un échec comparativement au bras standard.

Une étude rétrospective française a, quant à elle, rapporté l'intérêt de l'immunothérapie en fonction du site de récidive et a montré que la survie globale était statistiquement meilleure en cas de survenue de métastases à distance que lorsque l'échec est locorégional.

Le REFCOR, le réseau d'expertise français sur les cancers ORL rares créé en 2008, a pour objectif d'organiser et de promouvoir la prise en charge optimale de ces maladies rares et hétérogènes, de favoriser la recherche et les essais cliniques. Je présente plusieurs études réalisées sous l'égide du REFCOR sur des cancers salivaires de différents types histologiques et sur les mélanomes muqueux.

Enfin, je vous expose les dernières actualités de la chirurgie minimale invasive au laser des cancers de stade précoce des cordes vocales, qui donne d'excellents résultats cancérologiques, fonctionnelles et en termes de qualité de vie pour les patients.

Je vous souhaite une bonne lecture !



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S. Hans déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.