L'aspergillose pulmonaire chronique
L'aspergillose pulmonaire chronique survient chez des patients immunocompétents avec un terrain respiratoire fragilisé par une maladie bronchopulmonaire préexistante et/ou des comorbidités. La symptomatologie respiratoire est classiquement peu spécifique et d'évolution subaiguë. Une hémoptysie doit être recherchée du fait de son impact pronostique et thérapeutique spécifique. Le diagnostic repose sur l'association d'anomalies radiologiques compatibles et d'un test biologique positif vis-à-vis d'Aspergillus, à savoir une sérologie et un prélèvement mycologique. Les aspects radiologiques sont dominés par la modification de lésions pulmonaires préalables associée à l'apparition de matériel intracavitaire hypodense et/ou de nodules. En l'absence de symptôme ou d'anomalie radiologique, l'identification d'Aspergillus spp. dans la culture d'un prélèvement respiratoire doit être interprétée avec prudence. En effet, le terrain respiratoire fragilisé est propice au polymicrobisme. Le diagnostic repose sur la vigilance du pneumologue et l'implication du mycologue afin de réaliser les examens diagnostiques adaptés.
Liens d'interêts
T. Maitre et J. Cadranel déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
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Figure 1. Représentation schématique des différentes formes d’aspergillose bronchopulmonaire.

Figure 2. Aspergillose pulmonaire chronique cavitaire révélée par une hémoptysie de grande abondance chez une femme de 60 ans alcoolotabagique avec un antécédent de mycobactériose pulmonaire à Mycobacterium kansasii. On note, au sein des cavernes séquellaires de la mycobactériose, des grelots aspergillaires et une infiltration du parenchyme contigu.

Figure 3. Algorithme de prise en charge thérapeutiques des APC [15].

Fluconazole | Itraconazole | Voriconazole | Posaconazole | Isavuconazole | |
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Mode d’administration | i.v. ou comprimés (pas d’horaire par rapport au repas) |
i.v., solution à boire (à prendre à jeun) ou gélules (à prendre avec un repas gras) | i.v. ou comprimés (à prendre à jeun) | i.v., solution buvable ou comprimés (pas d’horaire par rapport au repas avec les comprimés) |
i.v. ou gélules (pas d’horaire par rapport au repas) |
Inhibition du cytochrome P450 |
2C9 | 3A4 | 2C9, 2C19 et 3A4 | 3A4 | 3A4 (faible) |
Interactions médicamenteuses |
Interactions modérées |
Contre-indiqué en cas de prescription de sirolimus, inducteurs enzymatiques (rifampicine, antiépileptiques, inhibiteurs de protéase) et médicaments allongeant le QT Surveillance en cas de prescription de ciclosporine et tacrolimus (taux sériques à adapter) Risque d’insuffisance surrénalienne et de syndrome de Cushing par potentialisation des corticoïdes inhalés et de la méthylprednisolone |
Interactions moindres Surveillance du dosage des immunosuppresseurs et surveillance du QT |
Diminue la concentration de tacrolimus et de sirolimus |
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Effets indésirables | Troubles digestifs, cytolyse hépatique, cholestase et réactions allergiques cutanées | ||||
Toxicité hépatique moins importante | Insuffisance cardiaque congestive, hypertension artérielle et hypokaliémie | Troubles visuels réversibles (dyschromatopsie, hallucinations), photosensibilité, toxicité osseuse, neuropathie et allongement du QT |
Allongement du QT | Toxicité hépatique Raccourcissement du QT |