Éditorial

COP21 : une occasion de parler de santé respiratoire


(pdf / 703,69 Ko)

Même s'il faut accueillir favorablement l'accord de la COP21 (21st Conference of Parties) que 194 États et la Commission européenne viennent de signer à Paris afin de maintenir, d'ici 2100, le réchauffement mondial à un seuil maximal de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, on est en droit de regretter que, dans le document écrit faisant référence, le mot “santé” ne soit mentionné que 3 fois et que l'adjectif respiratoire ne lui soit jamais associé.

Pourtant, le poumon est l'organe le plus exposé aux agressions environnementales en rapport avec le changement climatique. Ce changement agit de façon directe ou indirecte sur la santé respiratoire. L'extrême froid provoque des infections respiratoires, la canicule un excès de décès cardiorespiratoires, l'humidité l'aggravation de l'asthme, et l'augmentation de la pression barométrique peut être responsable de l'apparition d'un pneumothorax. La majorité des effets respiratoires résultent de l'action du climat sur les facteurs de risque des pathologies respiratoires en augmentant significativement l'exposition à ces facteurs. Le changement climatique peut affecter la qualité de l'air, tout comme la qualité de l'air peut contribuer au changement climatique, car de nombreux polluants atmosphériques sont des gaz à effet de serre. On s'attend à des concentrations plus élevées de gaz et de particules en raison de l'augmentation des activités humaines et du trafic dans les grandes villes, où, à long terme, une large majorité de la population mondiale sera contrainte de vivre en raison du changement climatique.