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Congrès/Réunion

AAIC 2017 – Londres, 16-20 juillet 2017


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En juillet 2017 s'est tenue à Londres l'une des ­rencontres scientifiques les plus importantes dans le domaine de la maladie ­d'Alzheimer (MA) et des maladies apparentées. Si de nombreuses présentations ont suscité l'intérêt des 5 600 participants interna­tionaux, c'est celle du groupe du National Institute on Aging (NIA) et de l'Alzheimer Association (AA) concernant leur proposition de redéfinir la MA uniquement sur des critères paracliniques qui a suscité le plus vif débat. Le NIA-AA propose en effet de calquer la définition de la maladie in vivo sur les critères servant à poser le diagnostic anatomopathologiquement. Pour ce faire, Clifford Jack, au nom de ses collaborateurs, a défendu la classification A/T/N (pour amyloïde/tau/­neurodégénérescence) publiée récemment (1) qui permet, selon eux, d'obtenir une classification non biaisée des atteintes cérébrales. L'évaluation clinique, plus indispensable au diagnostic, est reléguée à une activité accessoire permettant simplement d'indiquer le degré d'atteinte sans présumer de la pathologie ­sous-jacente. Cela va, bien sûr, à l'encontre des ­critères de l'International Working Group (IWG) pour lequel le phénotype clinique a une place importante dans le diagnostic, au moins pour les formes prodromale et démentielle de la MA (2). Au décours immédiat de la présentation de C. Jack, de nombreux chercheurs ont interrogé les membres du ­NIA-AA sur d'éventuels conflits d'intérêts qu'ils pourraient avoir avec les firmes produisant soit les traceurs antiamyloïde ou tau, soit les thérapies ciblées contre ces protéines. Cette nouvelle vision ouvre en effet la voie à une utilisation massive de ces marqueurs et aux études pharmacologiques contre l'amyloïde et tau dans les populations ainsi identifiées. Les preuves du bien-fondé de cette approche restent toutefois à être avancées, et il est assez improbable que ces nouveaux critères soient ainsi largement adoptés par la communauté, ne serait-ce que pour des raisons de faible ratio bénéfice/­coût pour le patient.■

Références

1. Jack CR Jr, Bennett DA, Blennow K et al. A/T/N: an unbiased descriptive classification scheme for Alzheimer disease biomarkers. Neurology 2016;87(5):539-47.

2. Dubois B, Feldman HH, Jacova C et al. Advancing research diagnostic criteria for Alzheimer’s disease: the IWG-2 criteria. Lancet Neurol 2014;13(6):614-29.


Liens d'intérêt

S. Epelbaum déclare avoir des liens d’intérêts avec Astellas Pharma, Eli Lilly, Roche et Biogen.

B. Dubois n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.