Dossier

Les mutations de BRCA1/2 dans les cancers de l'ovaire : pratiques actuelles, recommandations et perspectives

  • En France, le cancer de l'ovaire représente la septième cause de cancer chez la femme mais la quatrième cause de décès par cancer. Son pronostic reste sombre, 75 % des cas étant diagnostiqués à un stade avancé (stades IIIB à IV). Il est également établi que 5 à 10 % de ces cancers surviennent dans un contexte de prédisposition génétique dans le cadre d'un syndrome de Lynch ou, plus fréquemment, dans un syndrome familial de cancers du sein et de l'ovaire. C'est pourquoi il est recommandé de proposer une consultation d'oncogénétique et une recherche de mutations de BRCA1/2 devant un cancer de l'ovaire isolé ou familial survenant avant 70 ans ou un cancer survenant après 70 ans lorsqu'une apparentée du premier degré est également atteinte. Cette démarche engage la patiente mais également les apparentés. De plus, depuis l'avènement des inhibiteurs de PARP, le statut BRCA est devenu un marqueur théranostique important dans la prise en charge des patientes, à titre individuel. Nous rapportons ici les recommandations actuelles quant à la stratégie de recherche de mutation de BRCA1/2 dans le contexte du cancer de l'ovaire de haut grade et décrivons l'organisation des plateformes constitutionnelles et somatiques en France, à la suite de l'atelier des 9es Assises de génétique humaine et médicale, qui ont eu lieu en janvier 2018 à Nantes. Enfin, nous abordons les stratégies explorées par d'autres pays ainsi que la perspective de recherche d'altérations d'autres gènes de la recombinaison homologue, au-delà de BRCA1/2 ou l'extension des indications des inhibiteurs de PARP, qu'il s'agisse de leur AMM en première ligne dans le cancer de l'ovaire ou des AMM à venir dans les cancers plus fréquents, du sein ou de la prostate.

D'après le rapport annuel d'épidémiologie des cancers de l'Institut national du cancer (INCa) (1), le nombre de nouveaux cas de cancer estimés pour 2017 en France métropolitaine est de près de 400 000, avec 214 021 nouveaux cancers chez l'homme et 185 605 chez la femme. Parmi ces cancers, l'incidence estimée du cancer de l'ovaire est de 4 714 nouveaux cas et représente la 7e cause de cancer chez la femme, après le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer du poumon, de la thyroïde, de la peau et du pancréas. Le taux annuel d'incidence standardisé pour 100 000 femmes…

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Liens d'intérêt

J. Lehmann-Che déclare avoir des liens d’intérêts avec AstraZeneca et Roche.

Y.J. Bignon, M. Gay-Bellile et B. Poirot déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.