Dossier

Cancer du rein : l'immunothérapie pour tous ?

Les inhibiteurs de checkpoints immunitaires ont profondément changé la prise en charge des patients atteints d'un ccRCC (cancer du rein à cellules claires) métastatique, grâce à des associations prolongeant la survie globale dès la première ligne de traitement. Les stratégies thérapeutiques optimales dans certaines populations sont toutefois mal connues, en particulier dans le cas de tumeurs agressives, dont les cancers du rein sarcomatoïdes, ou de maladies accessibles à un traitement chirurgical. Les présentations du congrès de Chicago 2019 ont mis en évidence un bénéfice net des immunothérapies comparativement aux antiangiogéniques chez les patients atteints d'un cancer du rein agressif et/ou sarcomatoïde dans les sous-groupes des essais de phase III KEYNOTE-426, IMmotion151, et CheckMate 214, ainsi que dans une large cohorte rétrospective. Dans le ccRCC localisé, une étude pilote a démontré l'intérêt potentiel du nivolumab, seul ou en association, en situation néoadjuvante. Inversement, le pazopanib adjuvant n'a pu apporter de bénéfice chez des patients atteints de ccRCC métastatique traités chirurgicalement et n'ayant plus de maladie mesurable. Un an après sa présentation en plénière, l'essai CARMENA fait toujours l'objet de discussions, et d'une présentation de sous-groupes en vue d'optimiser la sélection des candidats métastatiques à la chirurgie. Le congrès 2019 a donc permis de conforter la place des immunothérapies chez les patients atteints d'un cancer du rein agressif, et d'ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques en situation localisée.


Les combinaisons d'immunothérapies sont devenues le standard de première ligne dans le cancer du rein métastatique. L'intérêt de ces traitements reste toutefois mal connu dans des contextes thérapeutiques complexes. Les patients atteints d'un cancer du rein sarcomatoïde, associé à un pronostic catastrophique et représentant jusqu'à 10 % des carcinomes rénaux, bénéficient-ils de ces nouvelles combinaisons (1) ? Dans les maladies accessibles à un traitement chirurgical, les immunothérapies peuvent-elles améliorer le pronostic des patients là où les antiangiogéniques n'ont pas apporté de…

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Liens d'intérêt

R. Flippot déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
M. Gross-Goupil déclare avoir des liens d’intérêts avec BMS, Roche, Ipsen, Pfizer, MDS et Novartis.