Qu'arrive-t-il lorsqu'au lieu de se sentir bien dans sa peau on souffre soudain d'y être mal, d'y avoir mal, à la suite d'un traumatisme qui en a bouleversé l'équilibre ou l'a gravement brûlée, ravagée, couturée, causant de surcroît d'irréversibles plaies à l'âme ? On n'a qu'une peau, la sienne, symbole de la vie à laquelle on tient, reflet de ce que l'on sent et ressent, de ce que l'on est au final, et d'abord de l'image de soi. Rien n'est plus dur que d'en changer, d'avoir à faire peau neuve et bon visage quand tout s'y oppose, y compris d'inconscientes forces endogènes. Les artistes, peintres, sculpteurs, photographes ou plasticiens, ont toujours fait de la peau une surface de projection : de la beauté principalement – en s'attachant à en sublimer la finesse, la transparence, la fraîcheur et en corrigeant ses imperfections –, mais aussi de la laideur voire de l'horreur, en témoignant des altérations de la structure, du teint et de la carnation causées par le temps, la maladie, les souffrances et les violences. ( ... )
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