Dossier

Quelle place pour la radiothérapie dans la prise en charge des adénocarcinomes pancréatiques en 2025 ?

Mis en ligne le

31 oct. 2025

Auteurs

V.E. Dale
C. Evin
O. Dieng
S. Aziez
B. Durand
F. Huguet

Le rôle de la radiothérapie dans la prise en charge des adénocarcinomes pancréatiques est débattu depuis des années. Pour les tumeurs résécables, le traitement standard reste la chirurgie suivie d’une chimiothérapie adjuvante. Une chimioradiothérapie adjuvante complémentaire pourrait améliorer la survie globale des patients ayant un cancer du pancréas sans envahissement ganglionnaire, mais le niveau de preuve est faible. Pour les tumeurs borderline, un traitement néoadjuvant permet d’augmenter le taux de résection complète. Deux essais récents n’ont pas montré de bénéfice à l’ajout d’une radiothérapie à une chimiothérapie néoadjuvante par FOLFIRINOX. Pour les tumeurs localement avancées, après chimiothérapie d’induction, une chimioradiothérapie améliore le taux de contrôle local, allonge le temps sans traitement et augmente le taux de résection complète secondaire. L’émergence de nouvelles techniques, telles que la radiothérapie ablative et la radiothérapie stéréotaxique guidée par IRM, permet une escalade de dose d’irradiation avec une très bonne tolérance. Son bénéfice reste à prouver. Finalement, il ne faut pas oublier que la radiothérapie a un effet antalgique important pour les patients en situation métastatique.

Les adénocarcinomes pancréatiques constituent la vaste majorité des cancers du pancréas. Avec près de 16 000 nouveaux cas en France chaque année, le cancer du pancréas est le 6e en termes d’incidence. Leur pronostic sombre en fait un enjeu de santé publique avec un taux de survie à 5 ans de 11 %, tous stades confondus, ce qui hisse les cancers du pancréas au 3e rang de la mortalité liée aux cancers avec 13 000 décès par an en France. La stratégie thérapeutique dépend du stade au diagnostic. On distingue 4 stades : les tumeurs localisées résécables, c’est-à-dire dont l’exérèse avec des marges…