Mise au point

Rein et insuffisance cardiaque

La classification du syndrome cardiorénal en 5 catégories en 2008 sous l'impulsion du Pr Ronco a beaucoup popularisé le concept d'interactions cardiorénales. Cependant, il semble actuellement nécessaire de raisonner, de façon plus opérationnelle, en différenciant les modifications de la fonction rénale pérennes (notamment liées à un processus fibrotique), des modifications de la fonction rénale transitoires (notamment liées à des épisodes congestifs ou des effets indésirables des bloqueurs du système rénine-angiotensine). Dans tous les cas, la démarche thérapeutique à avoir en cas de dysfonction rénale et/ou d'hyperkaliémie est clairement explicitée dans le web addendum des recommandations européennes “insuffisance cardiaque” de 2016 : les recommandations poussent à une diminution ou une suspension des bloqueurs du système rénine-angiotensine uniquement à des niveaux importants d'aggravation de la fonction rénale et/ou ­d'hyperkaliémie. Cette attitude volontariste semble logique (et nécessaire !) devant le bénéfice majeur lié aux traitements médicamenteux en insuffisance cardiaque à fraction d'éjection altérée.


Les patients insuffisants cardiaques ont très fréquemment une dysfonction rénale [1]. Les interactions majeures entre cœur et rein ont été mises en exergue il y a quelques années par la popularisation du concept de “syndrome cardiorénal”. La segmentation en 5 catégories du syndrome cardiorénal, telle que définie initialement sous l'impulsion du Pr Ronco [2, 3] est très descriptive, mais a finalement peu de répercussions pratiques et/ou cliniques. Dans cet article, nous aborderons une notion plus récente, centrée sur la fibrose comme continuum physiopathologique du syndrome cardiorénal.…

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Liens d'intérêt

N. Girerd déclare avoir des liens d’intérêts avec les laboratoires Novartis et Boehringer Ingelheim.