Éditorial

Prise en charge de l’endométriose : la lumière au bout du tunnel


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La publication d’un dossier dédié à l’endométriose nous a paru essentielle. En effet, après des années de statu quo, les choses sont en train de bouger dans le monde de l’endométriose ! Plusieurs articles majeurs ont été publiés récemment.

Physiopathologie

Il est désormais admis que l’endométriose est une maladie inflammatoire multifactorielle dans laquelle de nombreux facteurs sont impliqués, notamment certaines causes génétiques. Une méta-analyse, publiée en 2023 dans la revue Nature Genetics [1], confirme le lien entre l’endométriose et d’autres pathologies inflammatoires, telles que l’asthme, le lupus, la maladie de Crohn, la maladie cœliaque ou la migraine.

Diagnostic

Le test diagnostique salivaire, développé en France par séquençage à haut débit à l’aide de l’intelligence artificielle, a démontré sa performance en vie réelle. En effet, une étude de validation externe, dont les résultats confirment ceux des 1ers articles, a été publiée en juin dernier dans le New England Journal of Medicine Evidence [2].

Traitement

Le dichloroacétate, médicament non hormonal utilisé pour traiter certains troubles métaboliques rares chez l’enfant, va faire l’objet d’un essai clinique qui débutera en Angleterre avant la fin de l’année 2023 [3].

La possibilité de traiter l’endométriose par antibiotiques a été évoquée à la suite de l’article très médiatisé d’une équipe japonaise [4].

Il nous a donc paru important de solliciter les experts français de cette maladie, et chacun sait que nous avons dans notre pays de très grands spécialistes de l’endométriose :

  • Charles Chapron et son équipe font le point sur les questionnaires utilisés pour diagnostiquer l’endométriose.
  • Sofiane Bendifallah expose les derniers résultats concernant le test diagnostique salivaire.
  • Pascal Rousset revient sur les spécificités de l’échographie et de l’IRM.
  • Nathalie Chabbert-Buffet et Hervé Fernandez détaillent les spécificités du traitement médical de l’endométriose.
  • Horace Roman et son équipe exposent les avancées les plus récentes dans la chirurgie de l’endométriose.
  • Mathieu Poilblanc et François Golfier, qui ont été parmi les pionniers de la mise en place de centres experts avec la filière EndAURA, présentent l’organisation des filières de soins sur le territoire à la suite du Plan endométriose, instauré en janvier 2022 par le président de la République.
  • Priscilla Saracco, de l’association ENDOmind, et Léa Delbos relatent leur expérience de l’éducation thérapeutique.
  • Enfin, Yasmine Candau parle du rôle des associations dans la prise en charge des patientes souffrant d’endométriose.

Je suis, bien sûr, extrêmement heureux que ce dossier ait vu le jour et je tiens à en remercier les auteurs. Chaque lecteur de La Lettre du Gynécologue a désormais en main les données les plus récentes pour mieux comprendre et prendre en charge cette maladie complexe.

Bonne lecture et joyeuses fêtes de fin d’année !

Références

1. Rahmioglu N et al. The genetic basis of endometriosis and comorbidity with other pain and infl ammatory conditions. Nat Genet 2023;55(3):423-36.

2. Bendifallah S et al. Validation of a salivary miRNA signature of endometriosis — interim data. NEJM Evidence
2023;2(7). https://evidence.nejm.org/doi/10.1056/EVIDoa2200282

3. Horne AW et al. Repurposing dichloroacetate for the treatment of women with endometriosis. Proc Nat Acad Sci USA 2019;116(51):25389-91.doi:10.1073/pnas.1916144116

4. Muraoka A et al. Fusobacterium infection facilitates the development of endometriosis through the phenotypic transition of endometrial fibroblasts. Sci Transl Med 2023;15(700):eadd1531.doi:10.1126/scitranslmed.add1531


Liens d'intérêt

P. Descamps déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet éditorial.