Dossier

Histoire de l'hystérie

L'historien E. Trillat disait que “l'histoire de l'hystérie n'est jamais achevée et toujours à recommencer”. Nous verrons, en effet, dans ces quelques pages, combien il est difficile de la cerner, de la définir. Véritable “caméléon”, véritable “anguille”, l'hystérie échappe à toute définition et à toute classification. De très grands noms de l'histoire de la psychiatrie et de la neurologie s'y sont essayés, apportant chacun une contribution importante à la description des hystériques et de leurs symptômes. Ces observations fines et détaillées sont indispensables pour quiconque étudie l'hystérie. Mais à cette clinique du “regard”, de l'observation – utile pour la sémiologie –, il manquait une théorie. Pour cela, il fallait aussi écouter l'hystérique. C'est ce que fit Freud. L'écoute des hystériques lui a permis d'élaborer une théorie – celle de la psychanalyse – et de forger des concepts fondamentaux : l'inconscient, le désir, le refoulement, la libido. Ce parcours historique vise à donner une vue d'ensemble de l'histoire de l'hystérie, du début du XIXe siècle à nos jours.


Lasègue disait en 1878 : “La définition de l'hystérie n'a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez constants ni assez conformes, ni assez égaux en durée et en intensité pour qu'un type même descriptif puisse comprendre toutes les variétés” [1]. C'est exact, l'hystérie semble échapper à toute définition. Pour rendre compte des difficultés à la cerner, le repérage historique est nécessaire. Si certains grands noms sont associés au délire de persécution (Lasègue), à la folie circulaire (Falret, Baillarger), à l'auto­matisme mental (Clérambault), quels…

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N. Brémaud déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.