Thérapeutique

La desmopressine en comprimé : une nouvelle forme galénique pour le traitement de l’énurésie nocturne isolée

La desmopressine (Minirin®) est un analogue structural de synthèse de l’hormone antidiurétique (ADH) naturelle, la vasopressine ou ADH d’origine posthypophysaire. Par rapport à l’ADH, la desmopressine possède des qualités antidiurétiques accrues, avec une durée d’action prolongée et une action vasopressive pratiquement inexistante. Son utilisation en cas d’énurésie nocturne isolée repose sur l’hypothèse d’une origine endocrinienne, le but étant d’obtenir une diminution de la diurèse nocturne pour ne pas dépasser la capacité du réservoir vésical. Dans l’indication de l’énurésie, la desmopressine était jusqu’alors uniquement commercialisée sous forme de spray ou de solution pour instillation nasale. La forme orale (Minirin® comprimé) vient d’obtenir son extension d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. À la dose de 0,2 à 0,4 mg, son action antidiurétique commence 15 à 30 minutes après son administration, et se prolonge pendant 8 à 10 heures en moyenne. Le taux de répondeurs va de 70 à 80 %. Minirin® est bien toléré et ses effets indésirables sont rares (céphalées, principalement) à condition de respecter la restriction hydrique. Son emploi prolongé n’entraîne pas de modification du poids, de la pression arté- rielle et des électrolytes, ni la mise au repos de la sécrétion de l’ADH. La seule préoccupation aurait pu être la rétention hydrique. Ce risque peut être évité en limitant les apports hydriques le soir au coucher. La forme comprimé est particulièrement bien adaptée dans les situations fréquentes chez l’enfant, y compris après 6 ans, de rhinites limitant l’administration par la voie nasale[2]. Minirin® comprimés apparaît donc comme le traitement symptomatique de première intention de l’énurésie nocturne isolée à partir de 6 ans. Il peut être utilisé pour une durée allant jusqu’à 6 mois.


L’énurésie nocturne isolée est définie comme la survenue d’une miction active et complète, involontaire et inconsciente au cours de la nuit chez un patient âgé de plus de 5 ans, indemne de toute affection organique urologique, neurologique ou psychiatrique. C’est une pathologie bénigne mais fréquente, qui concerne environ 20 % des enfants de plus de 5 ans.[...]

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