Dossier

Vaccination contre les papillomavirus : l’espérance d’une victoire

Mis en ligne le

22 juin 2025

Auteur

B. Bégaud

La vaccination systématique contre le papillomavirus des jeunes de moins de 14 ans pourrait prévenir au moins 90 % des cancers du col de l’utérus. Les modélisations laissent entrevoir, dans les pays ayant obtenu tôt une couverture vaccinale élevée, une baisse drastique de l’incidence de ce cancer d’ici les années 2040. Avec le recul et l’expérience acquise, les vaccins disponibles peuvent être considérés comme sûrs. La mise en œuvre et l’évaluation de l’impact de santé publique de cette vaccination soulèvent, en revanche, plusieurs questions, particulièrement en France, où la couverture vaccinale, modeste et, en partie, mal ciblée, ne laisse pas espérer un impact à la hauteur des possibilités.

Il est admis que l’infection chronique à papillomavirus (HPV) (virus à ADN, dont plus de 200 génotypes ont été identifiés) est responsable d’environ 90 % des cancers du col de l’utérus (si l’on considère les 9 génotypes identifiés comme les plus oncogènes visés par les vaccins nonavalents actuellement commercialisés ; 70 % pour les génotypes 16 et 18 visés par les premiers vaccins). À ce jour, un effet oncogène a été établi pour les génotypes 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58 et 59. La responsabilité du virus a également été démontrée ou suspectée dans l’apparition, plus rare, d’autres…