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Aide médicamenteuse à l'arrêt du tabac par varénicline : facteurs associés à l'abstinence de plus de 6 mois

  • La varénicline est une molécule validée pour l'aide à l'arrêt du tabac. Notre objectif était de rechercher les facteurs socioprofessionnels, pathologiques, anamnestiques ou motivationnels susceptibles d'influencer son efficacité, définie par l'obtention d'une abstinence continue au tabac de 6 mois ainsi que par la tolérance de cette molécule. Cette étude rétrospective a été menée à partir des dossiers de la consultation de tabacologie d'un hôpital de proximité, l'hôpital suburbain du Bouscat, à Bordeaux. L'analyse portait sur les patients ayant commencé le traitement par varénicline de 2011 à 2015 inclus. Pour déterminer les facteurs associés au succès thérapeutique, nous avons procédé à une analyse multivariée. Parmi les patients inclus (n = 266), 52,6 % ont pu s'arrêter de fumer de façon continue au moins 6 mois. Les facteurs associés à l'abstinence de plus de 6 mois dans la population per protocole (n = 231) étaient : un score de Fagerström < 7 (p = 0,001), l'absence de traitement antérieur par varénicline (p = 0,046), la durée plus longue de traitement (p < 0,001), l'absence de traitement antidépresseur (p = 0,020), le statut d'affection de longue durée (ALD) [p = 0,029], un délai plus court pour devenir abstinent (< 16 jours de traitement) [p = 0,017]. L'âge, le sexe et l'ancienneté du tabagisme n'étaient pas associés au succès. Concernant les événements indésirables, 24,5 % des fumeurs traités ont présenté un abattement de l'humeur, 3,4 %, un syndrome dépressif ayant nécessité un traitement, 36,6 %, des nausées, et 33,2 %, une insomnie. Ces événements ont nécessité l'adaptation des doses dans 40,3 % des cas, plus fréquemment chez les femmes. Ils n'ont pas d'incidence sur l'obtention d'une abstinence de plus de 6 mois.

Toujours un enjeu majeurLe tabagisme est un enjeu majeur de santé publique. Le baromètre national le plus récent recense encore 34 % de fumeurs dans la population française, résultat préoccupant en comparaison d'autres pays, notamment anglo-saxons, où il y a moitié moins de fumeurs (1). Cependant, il existe actuellement une volonté renforcée d'en infléchir la prévalence. En attestent notamment l'augmentation du forfait de prise en charge des traitements nicotiniques substitutifs désormais à hauteur de 150 euros par an pour tous, l'extension de la possibilité de leur prescription…

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