Mise au point

Consommation chronique de tabac et de cannabis et prise en charge des co-consommateurs : état des connaissances

En France l'usage du cannabis est très souvent associé à celui du tabac. Le pouvoir addictif du cannabis est relativement faible, celui du tabac important. L'usage régulier de tabac et de cannabis est à l'origine du renforcement de la dépendance à chaque substance et rend l'arrêt de ces consommations souvent difficile en même temps qu'il favorise la survenue de complications somatiques et psychiques. Les praticiens doivent repérer ce double usage, conseiller l'arrêt, proposer leur aide à cette fin, faire le bilan des consommations et de leurs soubassements. La prise en charge associe un soutien psychothérapeutique ; la substitution nicotinique permet de limiter le syndrome de sevrage et le craving lors de l'arrêt et accroît l'adhésion des patients au suivi thérapeutique. La mobilisation des praticiens dans la prise en charge des patients et celle des chercheurs dans la mise au point de pharmacothérapies efficaces dans l'arrêt du cannabis s'imposent.


Le cannabis est la drogue illicite la plus utilisée ; 80 % des consommateurs réguliers de cannabis sont des fumeurs de tabac et mélangent souvent ces 2 produits avant son utilisation. Dans l'Union européenne, la consommation de tabac diminue, celle de cannabis est plus contrastée. L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), dans son rapport de 2019, a noté que les taux de prévalence au cours de l'année variaient entre 3,5 % (Hongrie) et 21,8 % (France) ; Toutefois, une stabilisation des usages problématiques de cannabis est observée [1]. Aux États-Unis, en 2015, les données…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

J. Perriot, G. Peiffer et M. Underner déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.