Microbiote intestinal, dysbiose et pathologies
- Le microbiote intestinal humain constitue un écosystème complexe qui, de par son impact sur la santé et le bien-être de l'homme, est actuellement considéré comme un organe métabolique à part entière. Son équilibre et sa composition sont impactés tout au long de la vie par divers facteurs intrinsèques (âge, infections, hormones, etc.) ou environnementaux (alimentation, antibiotiques, etc.). Or cet équilibre est indispensable aux nombreuses fonctions exercées par les bactéries intestinales, et sa perturbation − également appelée dysbiose − est de plus en plus décrite en association avec le développement ou l'aggravation de certaines pathologies. Les données les plus évidentes concernent les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, l'obésité ou le cancer colorectal. De plus en plus d'études suggèrent également une implication du microbiote dans des pathologies d'ordre psychiatrique, en lien notamment avec le stress de l'hôte. Le microbiote intestinal est donc en train de devenir une nouvelle cible thérapeutique dans la prise en charge de ces différents troubles via des stratégies variées visant à restaurer son équilibre.
Liens d'interêts
C. Alauzet déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Figure 1. Principales fonctions du microbiote intestinal.

Figure 2. Observations initiales reliant le MI et les MICI (A), l’obésité (B) et les troubles neuropsychiatriques (C).A. Utilisation d’un modèle murin de rectocolite hémorragique (souris TRUC : T-bet-/- RAG2-/- Ulcerative Colitis) [14]. Ces animaux possèdent un microbiote différent de celui des souris sauvages (wild type [WT]) et présentent une colite spontanée. Celle-ci est à la fois inhibée par l’ajout d’antibiotiques (ATB) à large spectre et transférable à des souris WT élevées dans la même cage (coprophagie).B. L’administration d’un régime riche en graisses n’entraîne pas d’augmentation du poids ou de la masse graisseuse ni d’altération de la tolérance au glucose chez des souris dépourvues de microbiote (axéniques) comparativement à des souris conventionnelles (15). Le transfert de microbiotes issus soit d’une souris obèse, soit d’une souris non obèse à des souris axéniques induit le transfert du phénotype de poids associé (15, 17).C. Les souris BALB/c, présentant un tempérament timide et anxieux, et les souris NIH Swiss, présentant un tempérament explorateur et dynamique, possèdent des microbiotes différents. Le transfert de microbiote chez les mêmes souris axéniques induit un transfert des phénotypes comportementaux (18). Un traitement antibiotique ou l’absence de MI sont également associés à des perturbations des taux de BDNF cérébral, à des réponses exagérées au stress, à une augmentation de l’anxiété et à des modifications de certaines neurotransmissions. De façon intéressante, ces modifications sont réversibles à l’arrêt du traitement antibiotique ou lors d’une recolonisation précoce chez l’animal axénique (18, 19).
