Nouveautés dans la classification histomoléculaire des lymphomes T périphériques
- Les lymphomes T périphériques sont rares et regroupent une trentaine d'entités hétérogènes, de pronostic généralement péjoratif, avec peu d'options thérapeutiques. La caractérisation du paysage moléculaire de chaque entité a permis d'affiner les critères diagnostiques, d'identifier des marqueurs pronostiques et de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Liens d'interêts
F. Drieux déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
P. Gaulard déclare avoir des liens d’intérêts avec Takeda, Gilead, Sanofi, Alderan et Innate Pharma.
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Figure 1. Lymphoproliférations de phénotype NK/T matures de présentation essentiellement ganglionnaire.

Figure 2. Lymphoproliférations de phénotype NK/T matures de présentation extraganglionnaire.

Entité | Différenciation | Caractéristiques moléculaires (mutations, transcrits de fusion) |
---|---|---|
Lymphome T de phénotype TFH | TFH | Méthylation de l’ADN (mutations TET2, DNMT3A, IDH2) Voie du TCR : mutations RHOA, CD28, VAV1, PLCG1 Fusions ICOS_CD28, CTLA4_CD28, ITK_SYK, transcrits impliquant VAV1 |
Lymphome anaplasique à grandes cellules ALK+ | T cytotoxique activé | Fusions impliquant ALK Mutations de gènes de la voie NOTCH1 |
Lymphome anaplasique à grandes cellules ALK− | T(αβ) cytotoxique activé | Activation de la voie STAT3 : mutations JAK1 et/ou STAT3 Transcrits de fusion impliquant ROS, TYK2, FRK, CAPRIN2 Absence d’activation de la voie STAT3 : réarrangements DUSP22/IRF4 (locus 6p25.3), mutation MSCE116K Autres : fusions TBL1XR1_ TP63 |
Lymphome anaplasique lié aux implants mammaires | T(αβ) cytotoxique activé | JAK/STAT : mutations STAT3, JAK1, SOCS3, STAT5B, SOCS1, PTPN1 Épigénétique : mutations KMT2D, KMT2C, CREBBP, CHD2, TET2, DNMT3A |
Lymphome T non spécifié | TH1 (αβ >> δγ), souvent phénotype cytotoxique | Épigénétique : mutations TET2, DNMT3A, KMT2D, SETD2 TCR : mutations VAV1, PLCG1, PRKCB, CARD11 ; fusions impliquant VAV1 JAK/STAT : mutations STAT3, STAT5B, JAK3, SOCS1 |
TH2 (Tαβ) | Délétions CDKN2A, TP53, PDGFA, STK11, WDR24, CDK4, CCND1, AKT, RPTOR… Gains/amplifications STAT3, CMYC |
|
Lymphome T de l’adulte lié au virus HTLV-1 | T reg αβ mémoire | TCR : mutations PLCG1, PRKCB, CARD11, VAV1, IRF4, FYN, CCR4, CCR7, RHOA, CD28 Immunosurveillance : mutations CD58, B2M, HLA classe I JAK/STAT : mutations JAK3, STAT3, PTPN1 Facteurs de transcription : mutations GATA3, IKZF2, PRDM1 Épigénétique : mutations TET2, DNMT3A, IDH2, SETD2, EP300, KDM6A Transcrits de fusion : ICOS_CD28 et CTLA4_CD28 |
Lymphome NK/T de type nasal | NK >>T (γδ ou αβ) | Mutations : BCOR, DDX3X, TP53, MGA, STAT3, STAT5B, MLL2, ARID1A, MSN 3 groupes moléculaires : TSIM : mutations de la voie JAK/STAT, TP53, amp9p24.1 (JAK2, PDL1/2), amp17q21.2 (STAT3/5A/5B), latence EBV de type II (le plus souvent NK) HEA : mutations HDAC9, EP300, ARID1A, latence EBV de type II (souvent T) MB : mutations MGA, del1p22.1 (BRDT), surexpression de MYC, latence EBV de type I (plutôt T) |
Lymphome T hépatosplénique | Tgδ > Tαβ | Mutations SETD2, STAT5B, INO80, ARID1B, STAT3 et PIK3CD |
Lymphoprolifération indolente du tube digestif | CD8+ ou CD4−/CD8 (TH2) | Altérations structurales de la région 3’UTR du gène codant pour l’IL-2 |
CD4+ ou CD4+/CD8+ | Voie JAK/STAT : mutations STAT3, SOCS1, fusion STAT3_JAK2 Épigénétique : mutations TET2, DNMT3A, KMT2D |
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Lymphome T associé aux entéropathies | LIE (Tαβ) | JAK/STAT : mutation JAK1 (p.G1097 dans 50 %), JAK3, STAT3, STAT5B, SOCS1 Mutations KRAS, NRAS NF-κB : mutations TNFAIP3, TNIP3 Épigénétique : mutations TET2, KMT2D, DDX3X, SETD2 (15 %) |
Lymphome T intestinal épithéliotrope et monomorphe | LIE (Tγδ > Tαβ) | Altérations de SETD2 (mutations, délétions) presque constantes Mutations de STAT5B, JAK3, TP53, GNAI2 |
Leucémie à grands lymphocytes granuleux | Tαβ (CD8) >> Tγδ | Mutations STAT3, plus rarement STAT5B |