Éditorial

La révolution numérique : de la forme virtuelle à la forme hybride


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Le congrès de l'European Society of Organ Transplantation (ESOT), qui a lieu une fois tous les 2 ans, s'est déroulé à Milan sous un format hybride. Plus de 1 200 participants étaient présents sur les lieux du congrès et plus de 1 400 étaient enregistrés sur la plateforme virtuelle (un peu moins que les années précédentes). Des congressistes de 74 pays ont participé à cet événement. Aussi surprenant que cela puisse paraître, certains intervenants italiens de Milan ou de la région avoisinante ont fait leur présentation en virtuel !

La prise en charge des inégalités dans les systèmes de soins, incluant la question de la discrimination raciale à travers le monde, était la thématique ­principale de la séance plénière qui a ouvert le congrès. La crise sanitaire liée au Covid-19 a bien illustré cette inégalité des soins et d'accès aux médicaments et aux vaccins selon les pays.

Des mesures sanitaires renforcées permettant l'accès au congrès de l'ESOT ont été mises en place : le passe sanitaire était scanné à chaque fois que l'on entrait dans l'enceinte du palais des congrès, le port du masque était obligatoire partout et une mesure de la température frontale par caméra thermique était réalisée à l'entrée.

Près de 1 200 abstracts ont été proposés et 830 ont été acceptés et présentés en présentiel ou sur la plateforme virtuelle. Vous retrouverez dans ce numéro du Courrier de la Transplantation dédié au congrès de l'ESOT un florilège des thématiques abordées au cours de ce congrès. Voici quelques exemples :

  • La pandémie due au SARS-CoV-2 a eu de grandes répercussions sur le système de santé dans le monde. De nombreuses communications étaient consacrées à cette thématique d'actualité. La crise sanitaire liée au Covid-19 a eu un impact sur l'activité de la transplantation en ralentissant le don d'organes, mais aussi sur la mortalité sur liste d'attente, la mortalité accrue des patients transplantés atteints de l'infection, la mortalité indirecte de patients atteints d'autres pathologies graves, le déploiement des ressources humaines et économiques de santé. La présentation principale d'Olivier Aubert et d'Alexandre Loupy, rapportée dans ce dossier, montre l'importance de l'impact du Covid-19 sur la greffe d'organes solides à l'échelle mondiale.
  • Devant la quasi-disparition de la transplantation pour hépatite virale C, qui représentait 25 à 35 % des indications en Europe, et l'absence de pénurie d'organes dans certains pays comme l'Espagne, le débat s'est ouvert sur la possibilité de proposer la greffe hépatique pour traiter certains cancers (hors carcinome hépatocellulaire) comme le cholangiocarcinome, le sarcome hépatique, ou encore les métastases hépatiques de cancer colorectal, les tumeurs neuroendocrines et les tumeurs stromales gastro-intestinales. Les résultats de la transplantation hépatique pour ce type de cancer, dans des populations hautement sélectionnées, sont très encourageants.
  • Les machines de perfusion font une grande percée grâce à des études portant sur tous les organes solides. Elles permettent d'améliorer la qualité des greffons et de récupérer des greffons “limites”.
  • La médecine est de plus en plus centrée sur le patient. L'essor de la télémédecine et des outils numériques permet un suivi individualisé des patients sur le long terme. L'objectif est d'améliorer la compliance, de réduire les hospitalisations et la mortalité. Nous donnerons dans ce dossier plusieurs exemples en transplantation rénale.

Enfin, on peut saluer le travail des organisateurs du congrès qui nous ont permis d'assister à cet événement en présentiel dans le respect des mesures sanitaires, ou à distance via la plateforme virtuelle. Le prochain congrès de l'ESOT aura lieu en 2023 à Athènes.■



Liens d'intérêt

F. Saliba déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet éditorial.